La mer

Tous sur maaaaaaaman!!! On lui chatouille les pieds! ouiiiiiiii.

"Nooooooon" ...... Quatre asticots se tordent de rire sur mon lit. "Il est où papa?" Il est parti au travail. "Han? Quoi? C'est déjà fini les vacances?" Et y a de l'école là? Je sens une soudaine inquiétude... Nan... C'est mercredi. Mercredi? Pas possible. Y a jamais d'école mercredi. Si je te dis c'est mercredi. Pfffffffffff....

Et on prend quand le petit dèj? Hein maman?

Le soleil brille ce matin. Il danse dans les lianes du chèvrefeuille devant ma fenêtre, ouverte. La pièce embaume. Blanche me raconte son rêve, fortement inspiré du Harry Potter 3 de la veille. Armel jubile. "Wouaiw! C'est cet aprèm que papa m'emmène à la déchetterie" (-> brieffer Luc Chatel sur l'opportunité de créer une section écolo recyclage des objets dès le CP)

Terminer de peindre le mur de la salle à manger en gris bleu (superbe!) et préparer les sacs de playa. Une telle météo pousse forcément au crime. Au crime si doux de ne rien faire. Ou plutôt si. Celui d'aller apprécier un bain de mer une dernière fois avant le rush.

Il y a un silence suspect là. Dans la maison. Je n'entends plus un bruit. Mais plus rien de rien. En général c'est moyen. Je vais aller voir ce qui se passe.....

Le nez vissé sur la vitre. Buée. Dessins avec les doigts. Le regard dans le vague. Il attend le réveil "dèzautres". Parce qu'il a trouvé une super cravate de bon papa dans la remorque (ça se fait pas quand même de la jeter...elle est trop belle... hummm... soupirs...) Il a fait des tas de traits noirs avec des flèches sur un brouillon. C'est un plan pour son futur stade. Olympique. Où sa soeur Alix (qui a gagné les épreuves avant hier dans le jardin: sauter sur des cartons, marcher sur des pots de peinture, monter le plus haut possible à la corde à noeuds etc... ) doit concourir la finale, toute seule. Bon. Tout est prêt. Sauf que la concurrente ronfle et que les spectateurs aussi. Alors il traîne sa petite carcasse entre le sous-sol et le jardin, à l'affût de tout trésor potentiel (on ne sait jamais ça peut servir de coupe, de chaussette, d'assiette à soupe et autres trucs très utiles)

"Papa, on va à la déchetterie aujourd'hui?"

Non?

Oooooh c'est nuuuuuul....

Dimanche matin

J moins 1

Et voilà, demain j'ai 6 enfants( *). Ma filleule polonaise, Paulina vient vivre un an avec nous. Je ne vous décris pas l'état d'hystérie collective dans la maison pour tâcher de faire ressembler les lieux à un truc accueillant, genre "sois la bienvenue dans notre demeure", et pas "pose tes affaires là où tu verras un millimètre carré de parquet disponible". Nous c'est pas du temps de cerveau, c'est du parquet disponible qu'on veut...

Voilà. Donc si dans mes lecteurs chéris y en a un ou des qui veulent bien nous sous louer une pelleteuse, un buldozer, un chariot élévateur, un tracto-pelle, un rouleau compresseur et une grue, on avancera un peu plus vite. Ce serait sympa merci.

Bisoooo

(*) la suite des aventures de la famille Cochon, bientôt en kiosque...

Armel : Et est-ce-que les babouins peuvent mordre?

Blanche: Baaaaah oui, fooooooorcément enfin (genre éthologue hyper sérieuse qui dépasse, et de loin Joseph Conrad et Jacques Trémolin)

S'en suit un débat à la Michel Polack sur les moeurs des babouins, et par extension, des singes. Sur la gravité des morsures de macaques et de cheval ou de vipère... Etc etc... Parce que Blanche est IN-CO-LLABLE sur les zanimaux, mais vraiment!

Voilà. Bon. Euh.... Les pains au chocolat sont chauds les enfants!

Question

Je suis une femme. Je suis une mère. J'ai cinq enfants. Je suis une épouse aussi. Une fille. Une soeur. Une amie. Et parfois, surtout à 22h45, et aussi à l'impromptu, je me demande qui je suis...

J'aime l'élégance (du coeur), l'intelligence, le style, la musique, mon parfum, l'odeur de l'herbe fraîche.... des cheveux de mes enfants, du linge propre, du café... de la maison de ma grand-mère en Ardèche... J'aime les gens, la générosité, la gentillesse, la discrétion (je suis l'inverse d'une fille discrète), la vérité, les débats, les livres, la beauté, l'art, les chevaux et tant de choses encore... Mais quand j'envoie mon sonar intérieur me décrypter j'ai souvent l'impression que mes signaux personnels sont brouillés... J'ai des certitudes oui, ça, j'en ai... Mais le doute me taraude. La vie m'émerveille et sa brièveté me tourmente. Je rêve d'être une vieille dame indigne et subtile (forcément)... Mais je me pose des questions. Tout le temps. Je fais des choix. Je me trompe. J'agace, j'irrite, je plais, je séduis, je défends mes idées, je déçois, je pleure, je ris, je danse, je respire profondément... Je voudrais comprendre ce qui ne peut pas être compris... Que faire... Vivre et ne pas penser.. Avancer... Faire.. "Etre c'est faire" dit Sartre... Agir? Contempler c'est agir? Ou faut-il s'agiter?... Je ne sais plus...

J'aime contempler. L'humanité. C'est sans doute pour ça que j'aime photographier. Oula.. Ce soir c'est lourd. J'avance à l'aveugle vers mon but. Et j'y arriverai! Pas vous?

Et que toutes les personnes qui me font la courtoisie et l'honneur de me lire soient remerciées. Car le monde virtuel n'est rien s'il ne relie les gens dans une communauté de questionnement!

Amis lecteurs.. à bientôt!

Câlin du soir

Et encore une journée de travaux qui se termine... On n'en finit pas d'aménager sa maison, de retaper, de rénover, de casser pour reconstruire... 

Plume de paon

Mémoire

Les souvenirs, les images me traversent comme la brise souffle à travers les branches d'un vieil arbre immense. Je frissonne de plaisir. La nostalgie m'étreint. Je souris. Je me rappelle. 

C'est fou, les souvenirs. On en a plein la tête. On les trimballe. Ils nous empoisonnent parfois. Nous bercent aussi. Les miens sont très vivaces. Ils tracent le sillon de ma mémoire. Venez mes petits, que je vous caresse encore une fois, du bout des doigts, que je vous sirote du bout des lèvres...  Savourer l'épaisseur du temps. 

Boîte

Je viens de supprimer plus de mille messages de ma boîte mail...  Je jette les vieilles chaussures pourries, je vérifie l'état des fournitures scolaires, je sépare les fringues en été et automne (déjà, snif...) je rassemble les tenues d'équitation, je mets les "combi de maison" de surf (dixit Marin) au placard, je plie les draps de bain... 

Repartir à zéro? C'est comme ça qu'on dit non?  Même si ce n'est pas toujours facile de faire des choix et qu'on a le coeur lourd.... 

Vivre c'est choisir. Tout le temps. 

AÏe...

Aïe. C'est le retour de la grisaille.

Le retour de la neutralité. De la rentrée... Septembre pointe le bout de son nez. Nooooooooooon paaaaaaas la rentrée. Pitiéééééééééé non! Encore les grasses matinées, le temps qui s'étire comme un chat au soleil. Heureusement, à peine rentrés (c'est le mot du jour!) on repart! Chic! Encore quelques jours de répit! 

Couleur

Si j'avais une couleur intérieure ce serait le vert, c'est sûr. Les immenses étendues d'herbe, les prairies, les jeunes bourgeons, les feuilles toutes tendres .... Le vert me calme. Il me fait du bien... C'est pourtant une couleur que je ne porte pas, et que j'utilise très peu en déco... Mais dehors, le vert me procure une immense paix intérieure.

Les trois grâces

Les trois grâces de ma belle soeur Cécile. Qui fait tout de ses dix doigts. Et surtout de la terre. Qu'elle malaxe et hop... Trois bouches boudeuses et des cheveux ourlés. Plus vrai que nature... 

Jeune nayade

La Meuse, par endroit est divine. Onde verte, chargée de nénuphars et de brochets. Les libellules bleues vrombissent de feuille en feuille. Les vaches paissent. Le parc du château avec un vieux banc en pierre moussue. Les enfants qui dévalent la pente douce. Les chevaux passent au loin sur le petit sentier communal. Un pinot gris pétillant domaine Claude Vosgien, au frais attend ses flûtes. On a cueilli les haricots du jardin et les courgettes, et les pommes de terre aussi. Et on a fait une soupe maison. Tant pis si ce n'est pas de saison. Au dessert le coulis de mûres dégouline sur les meringues. Au coucher on est fourbu de tous ces bains à contre courant, de ces balades, et de tout ce qu'on a vu et qu'on se repasse en film avant de sombrer.  Les collines de Lorraine sont des mamelles gorgées de lait, avec des églises pour téton saillant. La Meuse serpente en foulard... Cachez ce sein que je ne saurais voir... Il est tard. La cloche tinte au loin. C'est l'heure où les bêtes vont boire. 

Le vieux Bach

Et ses jeunes fans.... A Eisenach, en ex-RDA, la maison natale de Jean-Sébastien Bach est un havre de paix. On y resterait des jours entiers... A écouter des aria, des fugues... Une musique sacrée nous enveloppe dans l'auditorium. Frisson d'éternité. On se sent tout petit et tellement paisible....

Océan de douceur

Catherine est un océan de douceur. Mais sans doute y a-t-il un ouragan caché dans ses doigts de fée... Ou un cyclone.... Une tornade... Un phénomène qui tourne violemment sur lui-même et transforme tout sur son passage. Erosion, abrasion. Alluvions mentales charriées par le lit de sa rivière intérieure. Il est L'Eure? Chari vari, tournis.

Et des vis aussi, des clous, de la quincaillerie, des roues d'engrenage.... de l'acrylique en bâton (tellement belle qu'on en mangerait). Et pour vous ce sera? Un collier bouées bleu. Pour flotter. Pour me raccrocher au rivage. Pour voir la mer. Et voilà... je divague.

Mais, j'aimerais bien aussi ce bracelet en argent ou ces boucles d'oreilles qui tintent...

Je file faire un petit tour dans le jardin. Les tiges s'enroulent autour des tuteurs, les fleurs devisent avec les éclats rouge et bleu rescapés de chantiers de construction. Ce qui me plaît c'est la seconde vie offerte ou imaginée pour les objets, les bouts de plastique, de verre, de fer. J'aime l'attention délicate portée à la matière. Et les petits cailloux qui bordent l'allée sous les arbres.

Une dernière tasse de thé. Un carré de chocolat noir. Noir. Je reprends la route. Et je pense à toutes ces bouées de sauvetage que Catherine fabrique. Je saute! Une femme à la mer!

Oskar

Water music

Jeux d'eau, bonheur des bains, la vie s'écoule paisible comme le lit de la Meuse....