mercredi 29 décembre 2010

La suie poisseuse de la grisaille bretonne. Sa bruine drue. Son brouillard de druide échevelé suspendu aux arbres par lambeaux. Effiloché par la quenouille des nuages... 

Tous les bardes à vos serpes... C'est bientôt l'heure de s'embrasser sous le gui. 

Mon chéri... La potion magique c'est un truc génial mais inventé... Il me soutient mordicus que ça a existé uniquement dans CE village gaulois.... ça me fait craquer. 


J'aime que dans maintenant, on entende main, et tenir.





Tout à l'heure en conduisant je me disais que c'était comme ça la vie. Si on regarde trop dans les rétroviseurs on ne voit plus ce qu'il y a devant et on se plante. Donner des petits coups dans le rétro de temps en temps c'est vital, se perdre dans la contemplation de ce qui est derrière peut être fatal... Se noyer dans le passé tue le présent. Et condamne l'avenir... Reste qu'il faut quand même aussi vérifier l'angle mort. 

mardi 28 décembre 2010

de Main...





Photos Cracovie 2006

La potion magique elle a vraiment existé je te dis.. Mais ils ont perdu la recette...

dimanche 26 décembre 2010

???

 ?????????????????????????????????????????????


Je suis hérissée de points d'interrogation. Je peux servir de paillasson à la certitude de la chaussure.


Certains jours, on démarre un feu avec du bois vert et humide... 


Vous aurez l'amabilité de nous distraire de 14h30 à 16h00 puis de 22h à minuit.
Vous serez ensuite reconduite. Nous avons prévu le chauffeur. Nous sommes des gens civilisés. 


Les clowns de cirque ne m'ont jamais fait rire. Pire, ils m'ennuyaient. Mais avec quelle impatiente anxiété j'attendais l'entrée des fauves et du dompteur.


Se tenir à la périphérie. Sur les bords. A être au centre du monde, on finit brûlé par le magma, cramé par la lave. Opération totalement inefficace donc.





Ce sera tout.

La blancheur de l'aube est un papier calque. Une fumée crayeuse de brûlis de jardin. Le soleil derrière ses voilages attend le lever de rideau, les domestiques se hâtent avec leurs tirettes, de tout le royaume on accourt, on agite les éventails... L'astre a ses vapeurs. Il tient le monde en haleine... Jusqu'à l'asphyxie..


 Mon soleil beurre, mon lait ciel.


Comprends bien ce que tu veux... Je fais ce que je peux en fait.


Pour exprimer vos sentiments tapez 1
Pour remercier tapez 2
Pour rien tapez 3
Pour des idées de cadeaux tapez 4
Pour pleurer tapez 5
Questions métaphysiques faites l'étoile.


Le vase opaline a glissé. Sa corolle est décapitée, si belle ondulation tranchée au vif. Ou comment un cercle perd sa rondeur et gagne des angles. Comme le poupon devient vieillard. 
Je ne vais pas le recoller.


J'ai parfaitement compris ce que tu m'as dit. J'ai mieux compris encore tout ce que tu ne dis pas. 


A combien d'injonctions paradoxales devons nous répondre et comment ne pas faire disjoncter le compteur dans tout ça?


On finit toujours par vous remercier chaleureusement et vous foutre à la porte. Avec le tas de poussière. 


La volupté physique n'apporte pas de réponse à l'absolue question. L'orgasme ne dispense pas de mourir.


Quand la politesse remplace la relation et contient la vie indisciplinée par nature, qui déborde, qui rugit... On invente les codes. De bonne conduite, de la route, civil... Je ne suis pas codée. 


Combien de temps à l'avance dois-je vous prévenir? 
Ne vous donnez pas cette peine, je vous remercie.










                      

samedi 25 décembre 2010

vendredi 24 décembre 2010

Pendant qu'Armel et Oskar font des concours d'apnée dans la baignoire, les rois mages en ont profité pour faire demi tour... Les flots se déchaînent, les éclaboussures giclent jusqu'à moi.. On entame les négociations pour savoir qui va sortir le premier et qui va chercher la serviette... Tout se négocie. Sauf mon seuil de tolérance très bas ce matin.


"Avant en Belgique, c'était le désert et des pyramides, avec quelques palmiers." (Marin)


Bien entendu, je n'ai pas de cadeaux pour A et B... Niveau timing je suis large...


Courtois, raffinés, élégants, cultivés, gentils, drôles.... Quoi, les Texans ne seraient pas tous des cow-boys burinés s'invitant chez vous en déglinguant la porte d'un coup pied éperonné?


Donnez moi un anti inflemmatoire. Maintenant.

jeudi 23 décembre 2010

Noyau




Mon noyau intérieur. Le planter. Et le laisser germer doucement. Je l'ai mis à l'abri du gel. Au chaud sous mon sein. Juste à côté de mon coeur. Quel arbre vais-je devenir? Un érable? Un acacia aérien aux épines féroces? Un chêne déjà centenaire? Un buis touffu? Un cerisier HLM à moineaux, mésanges, pies, merles, mouettes et grives?


Continuer à devenir, compulsivement ce qu'on est. Ne jamais cesser de cultiver ce désir, niché au creux entre les côtes...


Je reviens toujours à la musique sacrée. Toujours. (Leonard Bernstein tellement, tellement habité. C'est beau à pleurer. A pleurer.)


Et ce pauvre consul de Belgique qui se morfond dans sa tour de quinze étages à Shangaï... Enfin tout de même il n'exagère pas un peu ton consul? Non... Il n'exagère pas. Il est effectivement seul. Archi seul dans sa tour de quinze étages vides. Comme la majeure partie des buildings dressés tels des champignons dans une ville hallucinogène. Le miracle chinois... Une overdose collective de béton pour dresser des immeubles fantômes... C'est cinématographique et angoissant. J'ai des longs travellings qui me viennent, balayant des buildings, des baies vitrées, des ascenseurs feutrés peuplés de cintres vissés sur des câbles en acier... Des cintres assis, debout, penchés sur des dossiers...


On vous pose des questions et on n'écoute pas les réponses. Elles s'évanouissent en silence dans le flux des mots. Venant brasser les milliers de petits coquillages questions qui titubent maintenant dans la tête...  Assommés par les vagues mourantes au rivage. Le flux et le reflux du dialogue. Finalement, c'est étrange comme on soliloque. 


Sa marraine vit à Shanghai. Il vient de recevoir un mail. "C'est à combien de mètres de Rennes?"


En attendant mon sous-marin, tu crois que deux yaourts collés ensemble ça peut faire capsule insubmersible? Oui, je crois.


"Maman, il faut que je te lise un truc". Je soulève une paupière en avalant une gorgée de café. Tout le monde roupille. En culotte-tee-shirt à 8 heures du matin, son bouquin à la main, dans les escaliers... Elle se marre avant même de commencer. Quand le plaisir de la lecture donne aux enfants la joie croustillante du partage, c'est divin.


Ecrasée par la fièvre cet après-midi j'ai dormi. Pendant mon sommeil, j'écrivais avec une fluidité déconcertante. Le phrasé se déroulait sans heurt, dans une harmonie hypnotique et cela me procurait un plaisir béat. Il a fallu hélas que ma jambe paralysée et piquée au vif par l'engourdissement me réveille.  Ne me laissant que l'oubli en souvenir. Un verre d'eau renversé sur la gouache de mes mots. Pensées aquarelle. Ah... Je me suis consolée avec un efferalgant cru bourgeois 1986,  j'ai trinqué à mes illusions perdues, et j'ai tamponné ma perfection au torchon.


Ma chère, ma tendre, ma douce, mon amour d'imagination. Je t'en supplie. Je me jette à tes pieds. Ne m'abandonne jamais. Garde moi. Je te promets je vais m'occuper de toi comme personne. Tu vas voir. 
Tu vas voir ce que tu vas voir.


Je vais faire mon inspection générale de minuit passé. Je vais tous les regarder dormir. Les caresser du regard. Les boire. Les couver. Les adorer ces chérubins. Tiens? Mais que fait celui là couché au pied du lit de sa soeur? Roulé en boule comme un chaton. Je fonds. Mes petits cherchent la chaleur de la fratrie pour se consoler d'un vilain cauchemar.. sans oser me déranger.  


Et lui? Visage caché, enfoui, dans la chaleur, il prend le frais par les pieds. Ses deux grands pieds de Berthe dépassent de la couette hérisson. Je lui chatouille doucement les mollets qu'il gratte dans un mouvement réflexe. 


Les époux Arnolfini de Jan Van Eyck à la National Gallery de Londres. Ma stupeur devant ce tableau. Mon éblouissement. Un après midi froid de décembre sur Trafalgar Square. 
Et dire qu'à  Bruges en ce moment, il y a une expo sur les primitifs flamands... Pff... 


J'ai souvent regretté mes paroles. Rarement de me taire.

mercredi 22 décembre 2010

Tranquille


Ma chair de poule, mon coeur tranquille, ma respiration si calme à présent. Les paupières lourdes du sommeil que je ne trouve pas encore et qui me pique. La paix du tombeau sacré. Mes paumes ouvertes et la caresse, au dedans, de l'éternité. Aimer c'est attendre... Suis-je sereine?
Je ne sais pas comment je vivrais sans Bach. Et sans Dieu, qui lui doit tout... ;-)

Plus doucement



.

Plus doucement que la douceur
Plus lentement que la lenteur, 
Soignons en la demeure
L'écoute intérieure.

Raymond Duvigneaud. 

in La Cordelière des Anges

               

Ne voulant plus m'époumoner
Pour quelques centimes gagnés
Les adieux hissés sans ambages
Aux futiles vagabondages

Je frissonnai de révérence
D'amour et de respect sacré
Lorsque Tu me fis effleurer
Ton trône de magnificience.

Lors, je pus, lourd de gratitude
A l'inverse des habitudes,
En maints éclats joyeux et forts,
Rire de ma prochaine mort.

Raymond Duvigneaud.

in, La Cordelière des Anges

mardi 21 décembre 2010

dimanche 19 décembre 2010

Le chameau




Dans quelle direction le chameau doit-il aller? Immense problème. Déjà, les rois mages se battent pour monter dessus à tour de rôle, en plus ils se foutent sur la gueule à chaque centimètre de parquet les rapprochant de leur but ultime: le guéridon, ce petit insolent, où, juché 50 cm plus haut, le futur nouveau né les attendra dans sa mangeoire célèbre. Donc, question, par où faire passer l'animal et ses trois compères? "Y a qu'à suivre l'étoile du berger" pérore Marin. Très pratique dans une salle à manger comme plan. "Nan, ils vont se cogner aux pieds de la table et ils arriveront jamais à les escalader" grogne Oskar..."Et si tu les fais aller par là, ils seront en retard" (par là, c'est en direction du canapé) (par ici c'est en direction du radiateur, légèrement armoire) (juste un poil armoire). JE SAIS!! JE SAIS!!! On disait qu'ils avaient des piolets et des chaussures à crampons pour grimper et qu'ils mettraient l'or et l'encens et la myrrhe dans leur sac à dos. Génial! Une fois de plus Armel pense à tout. Les clous piolets, les fils de fer corde: voilà Balthazar, Melchior et Gaspard équipés pour l'ascension divine. Le cours de l'histoire avec un grand H va enfin cesser de dérailler. Jésus va pouvoir naître et le chameau... Haaan... Le chameau... Comment il va faire pour grimper? (les parois de la montagne-table sont genre verticales verticales) (pas du tout penchées) (pas camel friendly quoi)... C'est torrible. Il faut trouver une solution. Et vite.



mercredi 15 décembre 2010

C'est comme ça




Une forme de lassitude. 

Trop dit. Pas assez. 

 Epuisés... les contours.



Pendant que les nouilles cuisent, que la sauce bouillonne, le roi Hérode meurt, les gardes traquent Marie et Joseph, les moutons sont innombrables, "filons dans la bergerie". Voix sépulcrale. Une perruche fait son entrée en scène sur le dos du boeuf qui s'ennuie. Si Jeanne voyait ça, elle se retournerait dans sa tombe sans stèle du petit cimetière de Chalaines. On cherchait un enfant roi. Je corrige des divisions. Fabio Biondi à la radio. Il parle de sa mère, de Bach, d'Andréas Scholl. Il pleure. Grand chef. Sublime concert je me souviens aux folles journées de Nantes. Quand la musique vous joue à défaut d'en jouer. Ses quatre saisons magistrales ce soir là. J'ai des visions d'éléphants de cirque sur des plots, de chevaux à plumes dressés sur les postérieurs, de feux d'artifice sur l'eau. On a décidé que c'était en Chine. Et pas à Naples. De nuages violacés sur des fonds bleu nuit. Magie renversante d'Anvers. De ses canaux, de son ciel laiteux, de ses chaises, de son raffinement. De sa gare de verre. Verre. Mer. Vermeer. Tout est si fragile. Mozart ignore Beethoven venu jouer pour lui. La rencontre ratée de deux génies. Les rencontres ne sont jamais là où on les attend. C'est comme ça. 

Moleskine... Moleskinerie. Mesquinerie du vocabulaire qui se dérobe quand on le cherche. Qui nous vient alors qu'on ne l'attend plus. (j'adore qu'on entende mollesse)

 J'ai envie d'écrire une langue scandinave rien que pour le graphisme.

On accède à ce grenier par une trappe dans un très haut plafond. On doit escalader un confiturier pour se hisser ensuite sur une horloge sans son mouvement, l'équilibre est précaire, ça fait comme une statue mobile, on se met sur la pointe des pieds et du bout des doigts on pousse la trappe. On entre dans ce grenier lumineux avec des coussins pourpres. On est censé y rester je crois.

Quand je pense à La Disparition de Perec... Sans aucun e... A l'Ulysse de Joyce...  Je préfère ne pas y penser en fait.  Je vais aller lire Martine à la plage.

Une grâce. La grâce... Quand le visage n'est pas, n'est plus dans la mimique. (cf expo Andy Wahrol au MOMA)

le nouveau monde

un petit clic

lundi 13 décembre 2010


Une volée de cloches, la beauté de ce son. Comme ça m'apaise. Comme ça me perfuse du tranquille en dedans.


J'accepte. Oui. J'accepte.


Mon père, vous direz cette messe à l'intention de Georgette Sablier et vous prierez pour le salut de son âme.


La carte et le territoire. C'est un livre sur l'influence de Google map. Où est le bec? Qu'on le lui cloue. Non. C'est une blague.


Je pense à Gérard Genette et aux bols en plastique jaune remplis de mégots que je trie pour refumer les plus fumables, dans ma chambre à 4 heures du matin. Je noircis mes poumons à l'enfer de mes copies d'hypokhagne.


"Tu es brillante. Quel gâchis."


Je tape déçue. Iphone me propose esbroufe. C'est tout à fait synonyme.


Passer la blague au doigt.


Mon ange, on mange. Mon ange, on mange. Mon ange, on mange. Mon ange, on mange.


L'esclave s'appelle Lucky. Beckett en a fait exprès. C'est pas possible autrement. 

dimanche 12 décembre 2010

Tu comptes le monde entier?

C'est surprenant.

(je ne peux pas ouvrir mon blog tranquille, ils veulent tout le temps nourrir les poissons en bas de la page.)

"Je vais à l'université de Khartoum"

Cartoon? Elle demande sous sa couette dans le canapé gris.

Aux yeux du monde. Il faut voir ce que ça donne...

Roooh... C'est quand qu'elle a fini avec ses écritures??

"Y a plus de culottes dans la lingerie" (dingue)

Dominical

Tout d'un coup un cerceau rose sur un panneau de basket. Et des bruits de feuilles mortes ratissées.

Soif d'absolu. Absoudre. Les marchands de vodka distillent de la pomme de terre. Pomme de taire. Alors qu'il faut dire.

Et les oiseaux qui chantent ce matin. Qui donnent un concert gratuit sans raison. Une oraison.

Et qu'on ne me dise pas que je mets trop de pronoms relatifs. Tout est relatif.

Le Kazakhstan, la Finlande, la Lituanie, la Bulgarie, la Jamaïque aussi. Une litanie.

Il faut (verbe modal) soulever les tapis. Ne pas rester tapi.

"Souffle sur les braises papa"

Ma petite douceur de vivre. Et de l'eau.

Tu ne m'as pas laissé le temps de manger des fraises tagada hier. Tu es méchante. puisque c'est ça je vais jouer avec ma selle en bas.

En fait, la cire a besoin d'oxygène.

Il va neiger toute la semaine. Et je ne vais plus avoir de fondant au chocolat si ça continue.

Toutes mes notes se sont effacées. Je vais pleurer.

Comme j'aime la lettre K. Et la lettre A. Et le H aussi.

J'attends, j'attends, j'attends, j'attends, j'attends, j'attends..... Samuel Beckett, ce gros farceur. Qui me donne des fous rires à minuit sur un banc. Allongée. Allongée sur l'absurdité du temps. Le temps cette planche, dure, dure, dure, dure... trop longtemps.
Je suis solidaire de Godot en tout cas. Pauvre homme.

Toutes mes notes se sont effacées. C'est fou comme ça me chagrine. Je vais caresser le mot chagrin. C'est un mot à caresser. Tous les chagrins, venez. Je vous prends sous mon aile de chouette hulotte. On va faire un conciliabule de chagrins au Parthénon. Non. Au panthéon plutôt. On devrait enterrer les chagrins au panthéon. Avec des funérailles nationales. A côté de Victor Hugo.

En fait tu écris un poème!!!! Je suis trop fière qu'il me dise ça...

La moutarde me monte au nez. Il rit. Petit rire. Et il m'embrasse. Ce coquin de Marin.

vendredi 10 décembre 2010

En vrac.

* Ce sera tellement plus agréable de vous voir au milieu des vaches. Oui, c'est exact. Albane, "de", plus loin, Providence Mousquet. N'hésitez surtout pas. En toute simplicité. Mais vous savez le problème avec les fermes, c'est qu'elles sont à la campagne.. Rire de tête. Fluet. Et à la campaaagne, on se perd.

* Est-il vrai que nous sommes ramassés dans ce geste rapide et nerveux, contenu en lui même? La signature. Si tel est le cas, je suis illisible.

* "Pourquoi dans les dvd on n'entend pas trop les gens respirer? "

*Je n'aime pas les grincements de dents. Je viens de m'en faire un.

*Ma petite sauterelle électrique. Tu tressautes dans ton sommeil. Ton corps se cogne aux parois et s'agrippe avant de sombrer pour de bon dans le gouffre où tu t'abandonnes. Que j'aimerais être spéléologue de ton obscurité.

*Au roi d'Espagne, le cheval empaillé prend les vessies pour des lanternes.

*Tous ces genres qu'on se donne. A défaut de s'engendrer.

*Divin sauveur, jette sur nous les yeux.

dimanche 5 décembre 2010

Cours de natation.


Mais qu'est-ce-que tu crois? Hein? Tu crois quoi? Tu penses que la terre va s'arrêter de tourner pour toi? Tu crois que tes pensées sont magiques? T'as gardé ta baguette de Cendrillon sous ton oreiller c'est ça? Tu claques des doigts et tes désirs prennent chair? Le cosmos s'agence autour de ton nombril? T'es pas au courant? Tu supportes un brin la frustration? Tu penses aux autres un peu? Jamais? Quand tu te maquilles c'est pour le pape? Et l'infini que tu déploies en plissant les yeux? Et le réel charbon qui se consume dans le poêle? Et tous ces rires que tu ne peux pas attraper...
Il fait trop chaud ici. Je transpire. Les gens se disent bonsoir en maillot de bain avec leurs lunettes de piscine. NE COURS PAS. C'est glissant.
La vie est une peau de banane sur le trottoir. Ah oui? il fait du judo? Où ça? Les enfants sont nettement plus allergiques aujourd'hui. Des allergies graves en plus. A l'arachide surtout.
Je ne sais pas si c'est Odorico qui a réalisé la mosaïque de la piscine saint Georges mais c'est beau. Donne moi une feuille. Il veut dessiner. Je déchire une page du Moleskine. Je peux bouger un peu? Gribouillis de nageurs et onomatopées. Passe moi une serviette. Elle grelotte des dents. Le bleu brille là. L'eau chlorée comme sapin de Noël. Avec les carreaux en guirlande.
Si tu avais deux cent enfants, il y aurait trop de vaisselle à faire et la table serait trop petite.
Comment ne pas se décourager parfois? Comment?
Respiration marine. Une brosse à cheveux sous ma cuisse nue. Epiderme agacé.
Il est rentré. Me raconte sa rencontre avec Isabelle Autissier. Une femme vraie. Ecorchée. Rugueuse.
Le feu est éteint. Le bruit du sèche linge et les ronflements sonores de B. Je vais me coucher. Et retrouver la force de rire de moi de nouveau. Demain.