mercredi 15 décembre 2010

C'est comme ça




Une forme de lassitude. 

Trop dit. Pas assez. 

 Epuisés... les contours.



Pendant que les nouilles cuisent, que la sauce bouillonne, le roi Hérode meurt, les gardes traquent Marie et Joseph, les moutons sont innombrables, "filons dans la bergerie". Voix sépulcrale. Une perruche fait son entrée en scène sur le dos du boeuf qui s'ennuie. Si Jeanne voyait ça, elle se retournerait dans sa tombe sans stèle du petit cimetière de Chalaines. On cherchait un enfant roi. Je corrige des divisions. Fabio Biondi à la radio. Il parle de sa mère, de Bach, d'Andréas Scholl. Il pleure. Grand chef. Sublime concert je me souviens aux folles journées de Nantes. Quand la musique vous joue à défaut d'en jouer. Ses quatre saisons magistrales ce soir là. J'ai des visions d'éléphants de cirque sur des plots, de chevaux à plumes dressés sur les postérieurs, de feux d'artifice sur l'eau. On a décidé que c'était en Chine. Et pas à Naples. De nuages violacés sur des fonds bleu nuit. Magie renversante d'Anvers. De ses canaux, de son ciel laiteux, de ses chaises, de son raffinement. De sa gare de verre. Verre. Mer. Vermeer. Tout est si fragile. Mozart ignore Beethoven venu jouer pour lui. La rencontre ratée de deux génies. Les rencontres ne sont jamais là où on les attend. C'est comme ça. 

Moleskine... Moleskinerie. Mesquinerie du vocabulaire qui se dérobe quand on le cherche. Qui nous vient alors qu'on ne l'attend plus. (j'adore qu'on entende mollesse)

 J'ai envie d'écrire une langue scandinave rien que pour le graphisme.

On accède à ce grenier par une trappe dans un très haut plafond. On doit escalader un confiturier pour se hisser ensuite sur une horloge sans son mouvement, l'équilibre est précaire, ça fait comme une statue mobile, on se met sur la pointe des pieds et du bout des doigts on pousse la trappe. On entre dans ce grenier lumineux avec des coussins pourpres. On est censé y rester je crois.

Quand je pense à La Disparition de Perec... Sans aucun e... A l'Ulysse de Joyce...  Je préfère ne pas y penser en fait.  Je vais aller lire Martine à la plage.

Une grâce. La grâce... Quand le visage n'est pas, n'est plus dans la mimique. (cf expo Andy Wahrol au MOMA)

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