mercredi 30 décembre 2009

jeudi 17 décembre 2009

Respirer

Il y a un petit os qui bloque le sang dans mon oreille, et qui empêche mon oreille de respirer.. Aïe... mon petit os qui bloque le sang a mal... (ou comment Oskar dit qu'il a une otite...)

Une oreille qui respire....

glace




vendredi 11 décembre 2009

Chapter one



(le métier d'écrivain... selon Woody Allen... no, no... It's going to be too preachy...) ( je savoure) (et New-York.. tout de même...)

London shadow




J'aime quand je tombe sur des trésors comme ça au fond d'un sac super U.... Alix cherche un titre pour sa nouvelle policière... C'est trop mignon.. (le métier de bandit, tout de même... c'est très fort..)

Une petite gorgée d'enfance. Gloups! AAAh ça fait du bien.

Bon week-end !

jeudi 10 décembre 2009

Rois mages (non ce n'est pas un post sur Sheila)





Est-ce-que les rois mages peuvent avancer d'un rikiki pas? Oui? Hein maman? Oui ou non? Ouais!... Ruée générale vers la crèche.. Et moi est-ce-que je peux bouger l'âne d'un tout petit millimètre alors (Oskar)... Allons-y... Bougeons l'âne d'un poil... Et les moutons? (je sens qu'on n'a pas fini, on va être en retard à l'école les chaussettes ne sont pas encore mises, les dents pas lavées, les poésies pas encore re-récitées...) . On a un problème pour le moment, Jésus a la tête cassée. Il faut absolument la recoller à la super glue avant le 24 décembre au soir...

mardi 8 décembre 2009

lundi 7 décembre 2009



Je veux être le violoncelle de Yo-Yo MA maintenant. c'est malin. Pas pratique pour aller chercher les enfants à l'école... Ou j'y vais en Sarabande.... Et après on va jouer au Bach à sable...

(en dépit de la mauvaise qualité de cet extrait, Yo Yo Ma crève l'écran)

Pourquoi?

J'ai de la suite dans les idées mais ça fait des bonds... Il y a Melody Gardot avec sa chanson les Etoiles... Et hop je pense à Isaac Stern. J'arrête pas de penser à lui en ce moment. Je regarde son regard, je m'imprègne de ses mains, du chant de son violon, je souris à son sourire... Et puis je me pose, je laisse mes pensées flotter comme les notes d'une sonate de printemps. Dans l'air. Légères. Et je réalise quel incroyable pédagogue il est. A ces chinois, hallucinants de maîtrise technique dans la pratique de leur instrument il dit "this is not a master class.... this is not a class... I'm not here to teach you how to play... I'm not interested in HOW to play, but WHY to play.... " Pourquoi voulez vous devenir un musicien?.... Et toutes ces paires d'yeux bridés rivées sur lui dans un silence solennel. Et je me disais que le pourquoi, est quand même souvent une bonne question... Bon, pas toujours hein... J'entends déjà les grincheux me siffler... Mais moi, c'est constamment que je me la pose cette question du pourquoi... ça s'appelle le retour sur soi... C'est fondamental. D'aucuns pensent que c'est inutile voire néfaste. Et ça me pose question ça... L'examen de conscience. Dans de très nombreux domaines... ça me paraît essentiel à la bonne santé mentale et spirituelle.. Et c'est ce que Stern fait avec tous ces virtuoses chinois qui alignent des notes dans une technique parfaite et tellement... froide... ennuyeuse, désincarnée. Avec son pourquoi, il infiltre de la vie, de la danse, du vibrato, de l'amplitude dans les gestes, de l'ouverture, de la respiration... Il déplie.... "Il n'y a aucune note banale... TOUTES les notes forment une ligne musicale... Et c'est l'esprit de cette ligne qu'il vous faut comprendre..." Chaque petite note.... Et comment les faire chanter. Comment faire chanter notre musique intérieure... Il enlève le violon des mains d'une petite fille et il dit "maintenant chante moi les notes avec ta voix... " Interloquée, elle hésite.. Il la prend par les épaules: "N'aie pas peur, vas-y"... Elle glisse ses petits doigts sur le manche et sort une mélodie avec sa bouche. Si habitée. Le visage de Stern s'illumine... "C'est magnifique... Pourquoi ne joues-tu pas ça avec ton archet maintenant.. ?" Ton archet doit être libre.... de dire toutes les couleurs. La musique n'est pas noire et blanche...

Les gens comme Isaac Stern ou Cecilia Bartoli me donnent des ailes parce qu'ils SONT tellement qu'ils me donnent à être. Bien plus que la maîtrise parfaite d'un art ou 'une technique, ce qui me bouleverse, à chaque fois, et dans quelque discipline que ce soit, c'est l'être humain que je rencontre.

Je vous laisse avec ce double concerto de Brahms (avec Stern et Yo-Yo Ma, dirigé par Claudio Abbado)... Et comme je yoyote pas mal du chapeau, je sens que je vais creuser du côté de chez Yo-Yo Ma maintenant.

dimanche 6 décembre 2009

samedi 5 décembre 2009

Naître...


L'orgie de consommation en ce samedi d'avant fête a quelque chose de nauséabond... Il paraît que c'est bientôt Noël.... J'ai vu des tonnes de personnes agglutinées les unes aux autres aux caisses, des caddies bourrés à craquer de jeux en plastique qui seront cassés dans un mois, des enfants exténués hurlant avec un bonnet rouge vissé sur la tête, des vendeuses qui balancent les marchandises sur le tapis tellement elles en voient... Je me suis dit que rien ne changeait.... Et nulle part je n'ai vu de mystère, nulle part je n'ai senti la paix... J'ai ouvert grand mes yeux pourtant. Et ça m'a chiffonnée. Je suis rentrée toute froissée. J'avais envie de me déplier. De méditer. Et j'ai pensé à la Nativité...



Merci papa pour la chapka! Bon, je file à Vladivostok. Je fais un détour par la Chine et la Mongolie. Je vous embrasse tous. Si ça se trouve, je vais me perdre... Ce serait ballot...

des bises

Toquée.

vendredi 4 décembre 2009

La suite.... de la conversation...



Le petit pianiste à la fin de cette séquence m'a émue aux larmes....

Et...

Oui, mais je suis aussi Miquel Barcelo et Josef Nadj dans Paso Doble, je suis les couleurs heurtées d'Enki Bilal, je suis un éclat de rire, je suis mon shampoing ultra lissant parce que je le vaux bien, je suis une thèse poussièreuse et certainement passionnante au grenier, je suis une pierre bleue, un sapin de noël, un iris, une particule d'atome qui se propage, un stradivarius, une gorgée, une inspiration, un vitrail, ô oui, un vitrail, les bas reliefs de la cathédrale de Majorque, une ligne, un poème de Mallarmé, une main, un souffle... Je ne suis pas folle vous savez!...

Merci






ouh que suis un violon aujourd'hui.... dans les mains de Stern ou Ferras...

Sans la musique, je ne suis pas vivante.


Bon week-end.

jeudi 3 décembre 2009

Alors




Pour fabriquer un crayon pinceau, on prend un pinceau, on le taille du côté pas poils, on le trempe dans une poudre de crayon de couleur ou de crayon à papier, comme on veut, et on met un peu de colle. On attend que ça sèche. Et voilà.

Hé oui. C'est comme ça....

Chanson chinoise du soir

mercredi 2 décembre 2009

Parce que....

Cette jeune femme polytraumatisée à la suite d'un très grave accident de voiture s'est reconstruite grâce à la musique... Et qu'elle a une des plus belles voix du jazz actuel... Sit back and relax...




(oui, je sais, je sais, pour ceux qui suivent, j'avais déjà mis des liens vers elle... mais je ne peux pas faire autrement...)

Madeleines

Une forme d'intemporalité.... Les films d'Hitchcock ou les bons James Bond, les Louis de Funès idiots, les Chaplin.... Ils ont marqué mon enfance et j'y trempe régulièrement mon regard... ça me donne la pêche, ça me reconstitue! Je dédie le deuxième extrait à Sophie, Etienne et Nico ET papa... Papa riant aux larmes, mais aux larmes, dans la salle à manger à la maison quand on était petit devant ce film. Avec nous. Voir rire ses parents c'est fantastique. A tout âge. A la votre!



lundi 30 novembre 2009

Alea jacta est.




Pulsation cardiaque branchée sur l'Est... Je prépare un projet photo avec des artistes, écrivains, cinéastes polonais... Une aventure au long cours. Je serai peut-être un peu plus irrégulière à poster.. (pas mal d'organisation,lectures, recherches)... Je pars pour un première prise de contact dans un mois. Mais je vous ferai partager ça! Je me mets le nez dans le guidon! ffffffffffffff... du vent dans les voiles!

Bises. Soleil.

dimanche 29 novembre 2009

Odessa




Une des scènes du cinéma qui m'a le plus marquée...

(Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine)

jeudi 26 novembre 2009

Semer




des graines, des fleurs, des pensées.... à la volée.

Nocturne



On voudrait tirer la couverture du jour à soi encore... et encore... et encore....


Les étoiles, la prière, les grenouilles, le feu, la passion du Christ, le jardin des Oliviers, les trous noirs, l'univers, la création, l'origine, le sommeil, le silence, la forêt, les loups, les moines, Elie wiesel, la shoah, clair obscur, noël, Georges de la Tour, la caverne, Platon, Chopin....

A vous.



Vienne la nuit, sonne l'heure, les jours s'en vont je demeure.

lundi 23 novembre 2009

Bricolage


..... à midi.... Une idée lumineuse de grand-mère cochon... les bougies clémentine...

vendredi 20 novembre 2009

Air




bon week-end...

Les gens


Il y a des gens... Des gens qui vous ouvrent. Et ceux qui vous ferment. Des personnes dont la seule présence vous fait du bien, vous remplit, vous met en confiance. Des gens qui rendent tout beau autour d'eux. Des gens dans l'énergie desquels on a envie d'être. Des gens qui sont aura. Qui sont joie. Féerie. Des gens qui vous aident à être vous, des gens qui vous révèlent, qui vous acceptent, qui vous donnent ce qu'ils sont, des gens qui vous transforment, vous transportent. Des gens qui donnent le ton, le la. Il y a des gens qui pensent et qui nous pansent. Il y a les gens qui agencent notre espace intérieur, nous aident à nous ranger quand nous sommes fouillis. Bazar. Il y a les gens regard, les gens sourire, les gens oreille... Il y a les gens musique. Les gens mains. Il y a les gens vérité. Les gens silence. Il y a la vie, la littérature... Il y a les mots. Il y a le souffle du vent. Il y a l'eau.... Et ce désir d'être qui me consume. Il y a tellement tellement de gens. Et de bien à faire autour de soi. Chacun comme on est, chacun comme on naît....

Ouf. Je respire.

* le tableau est de Jacob Van Ruysdael

jeudi 19 novembre 2009

Petit rien



Hier à Saint-Malo j'ai vu un ciel chargé troué de lumière sur la mer verte et grise et bleue. J'ai vu du lichen jaune dévorer le granit en une bien douce étreinte. Les enfants ont mis les pieds dans l'eau et les mains dans le sable. On a couru, il y avait du vent. Le vent me donne de l'énergie. Les ancres en fonte. S'amarer à l'amer.
Jean Paul Kauffman et sa femme Joëlle flânaient dans la vieille ville... Elle a un très beau regard. J'ai pensé à lui, au Liban.. ça n'avait rien à voir avec la mer, avec le sable et les cailloux. Je l'ai couvé des yeux. J'ai pensé à ma liberté et à la sienne si durement éprouvée. On a grimpé des marches quatre à quatre puis dévalé la pente. On a posé nos sacs. Et on s'est tu.

mardi 17 novembre 2009

Orphelins

Dans un éclat de rire, elle pose sa coupe de champagne... "La liberté nous est tombée dessus comme le ciel sur la tête des gaulois..." A soixante ans, elle se retourne sur cette révolution qu'a été l'arrivée du capitalisme dans les pays de l'Est. Chez elle, en Pologne, les bouleversements de la société sont profonds... Personnes désaxées par le vent de la liberté... Comme un cyclone, il les a déracinés, propulsés dans une vie qu'ils ne comprennent plus forcément. Course à l'argent, promesse de jours meilleurs.. Combien d'éxilés? Combien de pères partis faire "fortune" laissant femmes et enfants, combien de couples annonçant qu'ils vont revenir quand les poches seront pleines abandonnant les enfants aux grand-parents, ou à eux mêmes...
Les orphelins européens. C'est comme ça qu'on les appelle. Syndromes, symptômes d'une société qui a fait de la tornade financière une nouvelle religion? Avec au final des enfants déplantés de leur terreau affectif et qui deviennent un véritable problème de société.... Croire que l'argent remplace le temps passé, l'affection donnée, la présence tout simplement est une erreur grave. Et une erreur qui devient dangereusement monnaie courante....

lundi 16 novembre 2009

mardi 10 novembre 2009

Confort

On t'en supplie maman. S'il te plaît. Dis oui. Alleeeeeez. m'man.... Une fois. rien qu'une. Vous savez quoi? Je rêve. ça fait trois ans et des dents qu'on s'échine avec parents et amis à terminer cette maison. A faire qu'elle ressemble à quelque chose. Enfin qu'elle nous ressemble un peu quoi. Bon. Donc, on sue. On creuse la cave. On décaisse des tonnes de terre. On pose de la tomette avec nos petits bras (et ceux de mes parents), on bouffe du plâtre au dessert, on casse des cloisons (on adore ça nous la masse, on est à la masse...) On va s'épanouir dix fois par jour dans les grandes surfaces de bricolage, nan parce que Leroy Merlin c'est quand même LE lieu épanouissant... On laisse des ardoises chez les Suédois pour du désign démocratique qui finalise les espaces de vie... Bref. On leur fait leur espace. Parce que vous comprenez l'espaaaaaaaaaace c'est fondamental pour qu'un enfant s'épaaaaaanouisse; Si. C'est ce qu'ils disent. Tous les spécialistes. Et donc. Soirée d'automne, tranquille au coin du poêle, un bon vin dans les verres, un plat mijoté, et là, branle bas de combat, manifestation, chute des murs: ON VEUT DORMIR TOUS LES 5 ENSEMBLE comme au bon vieux temps ils nous font.... Les fourchettes nous en tombent. Gloups. Alix en tête, à son commandement... Roooompez. Oui, oui, on veut re-dormir tous les 5, comme à Rennes d'avant... Rennes du temps des travaux. Vous y croyez vous? A la mythologie des travaux? Là, je suis sans voix. Nous on savait pas qu'en fait on fabriquait du mythe... Le midi on avait déjà eu droit au label "de mon enfance" . Les poires sont bonnes, elles sont comme celles "de mon enfance" (c'est vrai qu'ils sont tous trèèès vieux...). Alors là, ils nous inventent le nouveau concept marketing "on se tient chaud, on fait des cabanes sous les couettes, on dort tête bêche et on aime ça..." Wala. Offrez leur une chambre chacun, ils veulent un dortoir commun. Se tenir chaud. Pour construire leurs rêves. Fraternellement.

lundi 9 novembre 2009

Murs


Et en ce jour anniversaire de chute des murs, voilà une petite photo prise à Cracovie dans le parc derrière chez nous.. J'avais trouvé ce moment surréaliste. Au milieu des bacs à sable et des balançoires, en plein milieu de la verdure... ces hommes poussant leur Fiat... comme sortis de nulle part.

Quand rien n'est sûr...

"Je connais la technique, ça ne veut pas dire que je l'aime. Quand je me rends compte qu'aujourd'hui tout est filmable, que toutes les images sont possibles grâce aux effets spéciaux et à une technique toujours plus performante, je n'ai qu'une envie, regarder les gens simplement, à hauteur d'homme. Ce qui est terrible actuellement, c'est cette assurance qu'apporte la technique. Le beau c'est quand rien n'est sûr. Et quand rien n'est sûr, il faut faire un effort sur soi pour arriver à quelque chose ...."

Cette interview remarquable, par Eric Libiot* de Gérard Depardieu m'a trotté dans la tête tout le week-end. Parce que je me pose les mêmes questions et que l'omniprésence/potence de la technique et (ou) des techniciens dans ce monde me plonge dans un abîme de scepticisme. J'aime aussi l'idée que rien n'est sûr. L'idée d'une fragilité, l'idée du doute.... Un monde hyper pixellisé est un monde d'une froideur atroce. On est dans l'hyper-réalité et la toute puissance d'un monde entièrement fabriqué. Sans flou, sans zones d'ombres, sans poésie, sans plus rien à deviner. Je comprends moi cette envie, ce besoin de se mettre à hauteur d'homme, parce que la seule vraie richesse, (on n'a pas inventé mieux), c'est l'âme qui vibre dans chaque être autour de nous. Découvrir la singularité de nos semblables, partager leurs émotions, vibrer à l'unisson des différences... Oui mais pas dans l'uniformisation visuelle ou de pensée à laquelle la technique nous contraint finalement.


*Rédacteur en chef de la section culture à l'Express.

vendredi 6 novembre 2009

6 ans

Joyeux anniversaire mon petit lapin en sucre d'orge d'amour à la noix de coco. Sourire vague. Regard froissé comme ses draps. Tilt. Lumière. J'ai 6 ans aujourd'hui. Et ça part rêver un moment sous la douche. Revient emmitouflé dans une cape de bain nounours en grelottant des dents et des genoux. Zou ça s'habille, ça met "un pull bien chaud", et ces petits 6 ans là s'installent de tout leur éclat nouveau à la table du petit dèj. Le reste de la horde déboule en ordre. Le même (quasi) tous les jours. Bon anniversaire Marin. 7 fois de suite. ça fait son petit effet. On prend bien conscience que ce jour est le nôtre. Quoiqu'il advienne. Et il adviendra bien un gâteau, des bonbons et des surprises...

"Moi j'ai 6 ans" il répète. "Après j'aurai 7, après 8 et puis 9, 20, 30 et à 50 on est mort."

Impossible quand on est petit de prendre toute la mesure du temps qui passe. Et moi je pense à sa naissance. Je ne sais pas pourquoi, à chaque anniversaire je revois le film de leur venue au monde. Et Dieu sait que la naissance de Marin est un roman à elle seule. A Cracovie. Un jour humide et brumeux de Novembre.... Grandiloquente, épique, drôle, extravagante (à un moment de l'histoire, un interne se met à genoux dans la salle d'accouchement pour me supplier de lui chanter la Marseillaise entre deux contractions d'expulsion...)

Bref, alors bon anniversaire Marin tintin.

Et que la fête commence!

jeudi 5 novembre 2009

N'importe quoi, car il faut bien se lancer.

C'est quand même dangereux de laisser ciser les traîneaux. Non? Si Oskar. Trèès.

Je trouve que une phrase pour le premier jour de reprise c'est pas mal. Demain j'en mets deux. Après demain trois. De toute façon comme personne ne me lit plus, je peux dire tout ce que je veux. Hein? Hein?

Seule, mais drapée dans sa dignité cashmere quatre fils, elle partit rejoindre son devoir avec grâce. Au moins, le devoir et elle ont un lieu commun pour s'épanouir: la cuisine. On ne dira d'ailleurs jamais assez l'importance des cuisines. Et de plus c'est ma pièce de meurtre préférée dans Cluedo (avec la corde, le docteur Olive)

Bisoooops

Il fait enfin froid...


mercredi 28 octobre 2009









Tu me dessines un petit hérisson? Et ça c'est un planeur? T'as vu ma collec de Science pour Tous? OOOOh mais il fait bouger la table tout le temps... Tu arrêtes de copier sur moi j'ai dit. Je veux le jaune, qui a le jaune? Bon et tu le remets dans la boîte parce que j'en ai très besoin. Où sont les clés de la voiture? Et ça te va si on recouvre cette chaise avec ce tissu? Tu vas au marché? Où est le livre sur les dragons? C'est qui Bartabas? Le feu est entrain de mourir maman... Tu peux corriger le premier chapitre de mon livre? (elle écrit un livre.....) Je peux avoir une clémentine? Taisez-vous les autres j'ai envie de me concentrer (non mais c'est vrai quoi...) Et toi, je te transforme en vache, et toi en requin... Oskar tu sais ce que c'est la poupe? Et la proue?
Tu viens à la librairie avec moi? Au fait maman, on n'a pas assez déjeuné ce matin... J'ai faim moi.... Ah non... Le magasin du petit dej ferme à 10h00... Caprice. Au coin. Je m'en fiche du coin.... (on voit juste le nez qui dépasse....)


Bises!

lundi 26 octobre 2009

Eux

A chaque fois c'est pareil... Eux qu'on a tant de mal à tirer du lit pour aller à l'école, eux qu'on ménage, eux pour qui on déploie des trésors de ruse et de patience pour éviter un lever du pied gauche avec soupe à la grimace toute la journée, oui... EUX sonnent le clairon aux aurores pendant les vacances. La horde se lève tambour battant. Pleine d'inventivité et d'allant. 7 heures pétantes. Tout le monde sur le pont! Y en a un qui a inventé une banque (avec des vieux sous et des bouts de papier) un autre qui termine un magnifique éléphant dans la jungle indienne, une qui brise des cageots pour démarrer le feu, un troll qui tourne autour des autres en agitant son chiffon rouge (ce qui a pour effet de transformer les autres en taureaux aux naseaux fumants). Et tout ça, jusqu'à 7h30... Et moi, dans mon lit, j'entends la rumeur qui gronde, les cris étouffés, les fous rires, les poursuites et je me pince. Non mais dites moi que je rêve... Maaaaaaaman c'est quand qu'on déjeune?????? Je soulève une paupière, puis une autre... Il fait encore nuit. C'est quand qu'on dééééééééééjeune?????? Ok... Ok.... Radar branché, sonar aussi, casque anti-bruit, je sors du lit. Une sirène hurlante de police déferle dans le couloir du bas... Je vais avoir du mal à rester calme... Allez allez... On s'en va à la Baule chez les cousins... Respire ma grande... Ils vont bientôt s'ébattre et hurler dans les bois, se crever à la piscine au toboggan jaune, rentrer fourbus, claqués...

Je file rassembler les bottes, les gros pulls et les affaires de toilette! Bonne journée!

Bises et à mercredi!

dimanche 25 octobre 2009

Jaguar


ça se mange des steaks de jaguar?

Ce matin




Ce matin, le jardin suinte....

samedi 24 octobre 2009

vendredi 23 octobre 2009

Russitude


Si tu devais définir la Russie en trois mots.... Tu dirais quoi maman? Entre la poire et le gratin de légumes... Alix... Madame Le Mer, notre prof de russe nous a demandé de poser cette question à nos parents... Merci madame. C'est génial! Sans rire. C'est génial comme question. On a joué le jeu, on a tous répondu, chacun son tour... Russe... Russie... La sauvagerie, forcément. L'intelligence, forcément aussi. Et l'immensité de l'espace. Du paysage... Et mon cerveau comme souvent s'est mis à bouillonner... On ne peut pas du tout contenir russe en trois mots, aussi vastes soient-ils... Aussi larges soient les horizons qu'ils ouvrent...
Russe... Les consonances affluent, Chouchounova, Natalia, Neva, Natacha (j'aurais dû m'appeler Natacha si mon grand-père polonais,Wladyslaw Ziminski, pourtant né à Moscou et dont le père était officier dans l'armée du tsar, n'avait catégoriquement interdit à mes parents de me donner un prénom russe) Une ribambelle de noms, de mots, d'images me viennent, emboîtés les uns dans les autres comme les matriochkas. Sergueï Prokofiev... C'est lui qui m'a donné mes premières émotions musicales avec Pierre et le Loup (raconté par Gérard Philippe), c'est une madeleine de Proust ça, trempée dans le tourne disque des parents au fond de l'armoire à manteaux... Depuis, j'ai découvert le 1er concerto pour violon dans la version d'Igor Oistrakh et Rozhdestvenski... Igor Stravinski, Rostropovitch, Sviatoslav Richter, Tugan Sokhiev... Me viennent aussi des images de barbarie, le profil sec de Lénine, la moustache de Staline, le petit père des peuples. La statuaire, le gigantisme, le culte de la personnalité, le marxisme, la realpolitik, l'excès, la place rouge, le kremlin,les hommes politiques embaumés à leur mort,la famine, le gel, les méchants dans James Bond, le KGB, la guerre froide... Les 3 G : la Glasnost, Mikhaïl Gorbatchev et Andreï Gratchev son porte parole (interviewé avec Patrice dans le lounge d'un hôtel)... Et encore le bolchoï, Mikhail Barichnikov, Rudolf Noureev, l'alcool de pomme de terre, les hommes qui s'embrassent sur la bouche, le tsar,la révoltion d'Octobre, Léon Trotsky... Einsenstein et le Cuirassé potemkine (le premier film que maman m'a emmené voir au ciné club de l'université ... Autre madeleine dégustée sur les sièges en bois de l'amphi de la fac de sciences) Il y a aussi l'Hermittage, Saint Petersbourg, Chaim Soutine, les clochers à bulbe, l'alphabet cyrillique, CCCP, URSS... Je date d'avant la chute du mur de Berlin. J'y suis allée avec Jocelyn, un ami, en juillet 1989... Russe c'est ça aussi pour moi. Mirador, barbelés, béton, Pologne en état de guerre, architecture soviétique, pénurie organisée, censure, brutalité... Sibérie, Soljenitsyne...
Aujourd'hui je pense à la vulgarité des nouveaux milliardaires qui colonisent l'europe occidentale, à la prostitution de luxe,à la mafia, à Anna Politkovskaïa, à ces femmes infinies, grandes et bleues, tellement saillantes... Natalia Vodianova nouvelle icône de la mode... Les icônes aussi, l'encens, l'orthodoxie, la station mir, Youri Gagarine, Karpov et Kasparov ces deux génies des échecs, Igor et Grishka Bogdanov dans un autre registre... Je ne peux pas contenir le mot russe... C'est incommensurable... C'est prendre un bain brûlant dans une baignoire en bois avec une louche de caviar par moins trente dehors avec le soleil qui se couche sur le lac Oniego... C'est les moines de Zagorsk, les choeurs de l'armée rouge.... Les uniformes... C'est trop. Mon post ne peut pas s'arrêter. Parce qu'il y a la littérature. Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski, Gogol, Pouchkine, Andreï Makine, Sophie Rostopchine (*), la branche russe de la famille de Véra Michalski. (je l'ai rencontrée à Paris, pour la photographier... Une femme insondable...) Insondable comme ce pays continent, traversé de furie, de larmes et de sang.
Rouge. Ce sera mon mot de la fin. (avec un peu de jaune).

Bonnes vacances et à bientôt mes blablatokés.... C'est-à-dire à un petit rythme pendant la pause de la Toussaint...

(*) géniale biographie d'Hortense Dufour chez Flammarion, 1990.

PS, Au jeu des trois mots, Beau, notre fils américain a répondu vodka,vladimir et militaire. Paulina, notre fille polonaise a répondu communisme, tsar et caviar.
Du coup on a joué à ça pour Etats-Unis, Beau a répondu mac donald's, prep schools et american football, Paulina a dit les routes et le monde de la voiture en général, le fast food et la toile denim.

jeudi 22 octobre 2009

Cécilia Bartoli, la révélation



Quand je découvre quelqu'un et que c'est de l'ordre de la révélation, ça me rend toute chose. Cela m'arrive peu souvent. Ce sont de grandes rencontres... On en fait peu dans une vie. Mais, on SAIT, quand on en fait une. Des gens qui peuvent changer le cours de notre existence. En changer la couleur, la tonalité. Nous ouvrir à nous mêmes sous un angle jusqu'alors inconnu de nous. Pourvu qu'on veuille bien, comme toujours, être à l'écoute du monde, des autres, de ce qui nous entoure. Percevoir le rien dans le tout. Et inversement. Cécilia Bartoli vient de changer ma vie.... Je suis inconditionnelle. Je suis en mode non-stop depuis dimanche.... Merci Olivier Bellamy. Quand je pense que j'ai vécu jusque là en passant à côté d'elle... Elle qui me chavire, me renverse, me transforme...
Sa vitalité, sa grâce, sa sensualité, son énergie, sa fougue, son appétit, sa poitrine généreuse, ses longs cheveux ondulés, son timbre, son vibrato, son expressivité, ses gestes... Cette femme est habitée. Elle est tellement qu'elle déborde. Elle déborde par la voix, par les yeux, par la langue, la bouche... Un petit bout de femme. Pas dans les standards de beauté. Pas conventionnelle. Et pourtant elle est au firmament.  Très très haut. Dans l'émotion, si un nom me venait sans réfléchir, comme ça, je dirais Maria Callas... Une texture unique. Entre toutes reconnaissable.
Je suis envoûtée au sens des contes de fée. Sous le charme. Sa voix m'élève vers de l'impalpable, vers de l'ineffable. La grandeur m'aspire, me tire vers le haut. J'ai besoin d'être la petite d'un plus grand que moi. Parce qu'on ne se nivelle pas par le bas. Et que la beauté quand elle atteint l'universel, parle à l'homme avec un grand h. Elle dit, au micro de Vincent Josse, a propos de la musique baroque, que ça parle tant aux gens parce que c'est une ligne musicale "souple et simple".... Souple et simple... Allitération en p... Labiale... Souple et simple... Comme la ligne d'un vêtement. Fluide.  Porter la voix de Cecilia comme un vêtement à l'âme... ça y est je décolle! Je vole mes blablatokés! Malraux disait qu'un chef d'oeuvre c'est d'abord une rencontre... Alors je peux dire que j'ai rencontré Cécilia.

* voir aussi le lien dans ce post, c'est magnifique.




mercredi 21 octobre 2009