jeudi 21 janvier 2010

AILLEURS





Ces images de Yang Fudong me parlent. Elle me disent le départ.... Elles m'emmènent ailleurs.... Justement là où j'ai envie d'aller.... AILLEURS...


Habituellement, je ne mets pas de promotion pour des marques, quelles qu'elles soient, mais ce court-métrage est juste magnifique.... (et Miuccia Prada est quand même une femme intéressante... austère et complexe... et raffinée... bref... c'est un autre débat...enfin, faire de la mode après un doctorat en sciences politiques :-) )

Et c'est pas comme ça que ma valise se remplit je vous indique....

mercredi 20 janvier 2010

mardi 19 janvier 2010

Piotr YoYomaovitch





Ce type va me faire crever si ça continue....

lundi 18 janvier 2010

vendredi 15 janvier 2010

Rouge

Hier en allant au cheval, le soleil était une tache de gouache rouge posée juste sur la ligne d'horizon gris fumé. Plombé. Une boule carmin qui déteint un peu sur les bords. Qui déborde dans la cendre. Une braise tranquille. Et je voulais rien que rejoindre ce rouge. C'est ce qui m'arrive souvent au creux de Janvier quand la lumière vient à manquer... Je me suis arrêtée en warning sur la quatre voies pour le voir disparaître. Non parce que si je ne fais pas des trucs comme ça, je me dessèche du dedans. Tout d'un coup, la beauté me saisit tellement que ça me plante là, mais ça me transporte ailleurs.... C'est tout...

jeudi 14 janvier 2010

Funambule

Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant, que le mauvais d'un pas ferme.

Saint Augustin.


Je boite. Et je médite sur ce qui fait tenir debout. Et une fois de plus, Charlot a tout bon. J'aime qu'il soit funambule (c'est ce que je préfère au cirque avec les fauves) j'aime que les singes s'en mèlent et s'emmèlent. J'aime toutes ses expressions de visage, la foule en bas, compacte et affolée... Les gens me font rire. J'aime qu'il ne se rende compte de rien et qu'au final il retombe sur ses pieds (à vélo...) J'aime son petit vélo dans la tête. Parce que pour pas tomber de vélo... faut avancer.

Et oui, je fais aussi une Charlie Chaplinite aigüe...


Je tends un fil entre deux poteaux et je reviens.

mardi 12 janvier 2010

Lion en cage

J'adore cette scène!




Parce que Chaplin réveille toujours ce qu'il y a de tendre en moi (sous la carne) et qu'il est hilarant. Sans le son. A faire le zouave en haut de son poteau à la fin, dans la cage fait comme un rat... Le lion, gros matou paresseux affalé.. Le chien, petit roquet idiot et bavard, la belle écuyère (elle est écuyère dans le film) qui tombe dans les pommes... Le tigre qui montre les crocs... Je craque! c'est tout.. C'est bourré de clins d'oeil sur la manière de voir la vie. Et ça me met de bonne humeur.

lundi 11 janvier 2010

Ananas



Cris étouffés et chuchotements, pas feutrés sur les tomettes... Les petits pages s'affairent, le royaume bruisse. Torchon plié sur le bras, Armel se faufile dans notre chambre. Un large sourire fait remonter ses yeux noisette et son bout du nez en trompette. Son visage est tout plissé de bonheur. "joyeux anniversaire maman chérie".... J'ai sur un plateau décoré d'oiseaux, une salade de fruits frais, un café bien chaud dans une jolie tasse en porcelaine et trois petits cadeaux enveloppés avec soin. (Bon, la reine grommelle un peu... Il est 7 heures tout de même... On est dimanche...) Impossible de résister à son sourire qui me fait face, un sourire incroyable de fierté. "Allez maman, vas-y, ouvre... Bois ton café.." A peine ai-je le temps de caler mon dos, et voilà la deuxième partie des lutins qui débarque. Avec une glace à la noix de coco sur un lit de confiture d'ananas!... (aux aurores...) Ils ont aussi fabriqué des pains au chocolat qui cuisent dans le four. Je reçois un petit coeur en feutrine rouge suspendu au bout d'une canne à pêche miniature fabriquée pour l'occasion, un coeur en carton ondulé et une superbe frise florale sur une bandelette de papier. Je suis comblée... Même la grande girafe daigne nous accorder la grâce de sa nonchalante présence. Ces moments diffusent en intra-veineuse de la chaleur pour dix hivers, et de l'énergie pour affronter les pires tempêtes... Mes enfants sont mon plus beau cadeau de vie. Y a pas photo.

samedi 9 janvier 2010

Manipuler avec précaution


Cela va peut-être paraître austère à certains d'entre vous... mais, une fois n'est pas coutume, je vous fais un copié collé d'une tribune de Jean-Philippe Legros, psychologue et psychanalyste rattaché au CPDPN (centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal) depuis 1989. Je trouve son regard juste et profondément humain. Inutile de dire qu'il me touche... Il mérite que l'on s'y attarde.

Le récent avis n°107 du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) relatif au diagnostic anténatal participe d'un courant de pensée majoritaire qu'il convient aujourd'hui d'interroger. En proposant de pouvoir profiter du DPI pour rechercher une trisomie 21, le CCNE vient de franchir un pas significatif... Faisant sortir le diagnostic préimplantatoire de son cadre spécifique, il présuppose que la décision ultérieure prise par les parents ne peut-être que l'interruption médicale de grossesse (IMG).

Il s'agit d'un dévoiement de la fonction initiale du DPI. cette dérive est importante, car la recommandation émane du CCNE, qui occupe une place majeure dans la réflexion éthique. Fort de son autorité, il participe ainsi de l'influence sociale qui diffuse petit à petit dans les esprits l'évidence de l'éradication de la trisomie 21... Nous serions tentés de lâcher le mot-épouvantail d'eugénisme. On peut dire que le Dpi, comme le diagnostic anténatal n'ont pas à proprement parler, d'intentionnalités eugéniques, mais force est de constater que leurs conséquences le deviennent. Il ne s'agit pas, bien entendu d'un eugénisme étatique, coercitif, alimenté par des directives assassines. Rien n'est bien sûr imposé aux couples. Mais comment imagine-t-on qu'un individu, une femme ou un couple puissent résister seuls face à une pression sociale de cette force? Au moment de prendre une décision comment des parents pourraient-ils échapper à ce "prêt-à-penser sociétal"? (...)

L'autre dérive de cet avis n°107 est de faire écho à la représentation négative de la trisomie 21 dans notre société. Partant du présupposé que ce handicap est intolérable, on en vient à être intolérant à son égard. De colloque en colloque, la communauté médicale focalise ses efforts sur la détection toujours plus précoce de la trisomie 21, sans jamais poser la question de "qui" est éliminé dans ces grossesses "naturellement" interrompues. Peu à peu s'est ainsi imposée une représentation unique de la trisomie 21. Comme si ce chromosome sur-numéraire faisait de l'être qui en est porteur non pas un individu doté d'une personnalité propre, mais le représentant indifférencié d'une race aux caractéristiques intangibles (ne disait-on pas auparavant mongolien?...)

La trisomie 21 condense les peurs les plus archaïques rattachées à toute grossesse, et l'IMG dans ce contexte constitue alors cet "idéal" d'interruption de l'angoisse.* (sans parler des conséquences dramatiques qui pèsent parfois sur l'inconscient des femmes fragilisées au moment de cette décision peu commune tout de même de mettre fin à une vie humaine...)

Souffrir d'un trouble de l'intelligence ne signifie pas être dénué de toute intelligence. Comment peut-on naître dans un contexte qui vous condamne à ce point? Avec quelles conséquences délétères? Les enfants porteurs de trisomie 21 ayant échappé au DPI et au diagnostic prénatal voient très probablement leurs capacités cognitives doublement entravées par ce rejet radical. La trisomie 21 pâtit lourdement de la connaissance que chacun croit en avoir...

Puissions-nous posséder une curiosité, une envie de découverte face à ceux qui incarnent l'étranger *(ou l'étrange)...

Le paradoxe de ce texte du CCNE est de rappeler au respect du "devoir de solidarité nationale" envers les personnes handicapées tout en accepetant comme une évidence son éradication, autorisant alors, le plus pernicieux des eugénismes...

* ce qui est en italique est ajouté par moi.

Je voulais juste dire que la médecine va tellement vite qu'elle arrivera bien à déceler des gênes pour des tas d'autres "déviances"... et qu'on proposera alors aux parents le kit idéal pour pondre des enfants parfaits... ça me file des frissons dans le dos et ça me rappelle vaguement quelque chose....

Je vous indique aussi ce livre fabuleux qui m'a émue aux larmes de Catherine Chaine, la femme du photographe Marc Riboud: J'aime avoir peur avec toi (Seuil)

La sculpture du bébé (en bronze) a été réalisée par mon immense amie Maya Zagajeswka.

vendredi 8 janvier 2010

Pour les yeux....








A lundi mes blablatokés

( ces images ne sont pas de moi)

Matin...

mercredi 6 janvier 2010

Il y a moi dedans ce piano...





Cette pianiste, mais cette pianiste ... (Martha Argerich) (bon, et je ne vous parle pas de Tchaikovsky...)

Arbre




Dans l'arbre, c'est moi. (haan, si c'est moi)
Alors que je lis soudain une phrase me fait rire aux éclats...

"Maman, qu'est-ce-qui te fait rire dans la langue que tu es entrain de parler?" me demande Marin.... (Lire, c'est parler une langue.. pas mal...)

Lexique inutile



Fleuve, cueillir, tristesse, parfum, ouvrir, porte, interroger, vertige, doux, esprit, contradiction, multitude, cascade, étoffe, désir, pouvoir, souffle, vide, larme, visage, honte, couler, soleil, homme, dragon, épreuve, force, vase, catastrophe, obscur, voir, clarté, oiseau, sel, poisson, effort, chemin, cheval, léger, soudain, azur, gagner, bambou, inquiétude, parfum, ombre, cormoran, insoluble, porcelaine, confiture, embraser, pivoine, glisser, frêle, force, tonnerre, obstacle, pulvériser, calme, profond, sombre, rêve, chapeau, couleur, sourire, promesse, sueur, améthyste, jardin, conversation, femme, voix, arôme, paix, turquoise.

(petits pas dans la neige fraîche) (une mésange)

mardi 5 janvier 2010

Marionnette


En triant (oui on a une tri-ite aigüe) les bibliothèques l'autre jour, je suis suis tombée sur une marionnette rapportée de Birmanie il y a quelques années... Elle était affalée dans une posture nonchalante, sur un fauteuil... Son corps de bois démantibulé m'a fait sourire. Je me suis dit que jamais je ne pourrais faire prendre à mon corps des positions pareilles (même après quinze ans de yoga).. Mon esprit est parti sur les rives de l' Irrawaddy.. J'ai un instant flotté au dessus de la plaine de Pagan. Je me suis assise sur un tout petit tabouret, j'ai bu un thé corsé au chocolat dans un boui boui de Rangoon, j'ai regardé les hommes déambuler dans leurs longhis avec une ombrelle...

Puis, une pensée pointue est venue se glisser dans ma tête.. Une pensée vive et rapide, qui ne laisse pas le choix. Une musique qui s'impose... Une ligne de force s'est dessinée dans les contours de ce corps désarticulé... ne pas être une marionnette. Essayer de maîtriser sa vie et la direction qu'on souhaite lui donner. Croire en soi. Enfin. (Parce que je sais pas vous, mais moi, c'est pas toujours gagné....) C'est mieux que cinquante résolutions qu'on ne tiendra pas, que mille promesses qu'on ne tient pas non plus, que mille projets qui partent dans tous les sens, que des tas de mots emboutis les uns dans les autres comme des voitures dans un embouteillage... On n'avance pas. On subit. Tant qu'à vivre, autant choisir la direction qu'on prend. Non?

Bonne journée!

lundi 4 janvier 2010

pouet

Ah oui, je voulais juste ajouter que Marin voudrait être pompier poète... Pour pouvoir "écrire des mots qui riment dans sa caserne quand y a pas le feu".

Le soleil m'envoie de la lumière tremblée dedans le coeur. Ouh que ça me réchauffe.