jeudi 1 octobre 2009

Grasse mat'


Les grasses matinées du mercredi n'ont rien de gras.... Mais c'est un plaisir sans nom que de savourer son état d'éveillée (le prince Siddhartha peut aller se rhabiller) à moitié endormie sous la couette avec la nuit qui s'efface peu à peu et les contours du jardin qui se dessinent au fusain. Savourer sans avoir le cerveau en court circuit. Apprivoiser les chatons sauvages qui viennent ronronner dans mes jambes "ô maman t'es toute chaude" "ô maman t'es la plus belle de tout l'univers" (c'est gratifiant aussi parfois les garçons) et puis se mettre en état de fonctionner. Tranquillement. Sans injonction d'efficacité immédiate.  Quand je pense qu'une fois, une bonne amie pourtant, me téléphone vers 10 ou 11h et me lance, toute fraîche "je ne te réveille pas au moins?" Hallucinant.... Je crois que ma dernière vraie grasse matinée remonte au pré-cambrien. C'est à dire qu'elle est à l'état fossile.... On pourrait presque en faire un sujet de paléontologie. Non mais....
Aaaaah quoi que, pour être tout à fait honnête, lorsque je suis allée voir ma grand-mère la dernière fois j'ai dormi chez mes parents.... jusqu'à 11h20. Truc de fou (pour moi). Mais je n'y ai pas cru en fait. Sur le moment je me suis dit que le réveil était mort,  "je suis Marty Mac Fly, j'ai oublié de démarrer ma De Loréan et je vais me réveiller"... Et je ne me suis pas sentie bien bizarrement. Vieux fond de culpabilité sans doute... J'avais l'impression d'avoir perdu mon temps, j'aurais préféré qu'on me tire du lit.... Parce que du coup tu es obligée de rattraper la journée. Elle t'a devancée. Elle t'a mis trois rounds dans la tête... J'ai horreur de ça... Non, être réveillée tôt, ça me va très bien mais la bousculade m'énerve.
L'aube est un de mes moments favoris. Parce qu'elle est promesse de nouveautés, de "possibles".
Parce qu'elle sent le feu, la chaleur et le pain grillé en hiver, et qu'elle est lumière radieuse l'été. J'aurai toute ma vie en mémoire les levers du soleil à Cracovie dans notre ancienne maison. Une boule rouge rosée, énorme, d'abord à demi-pleine, puis parfaitement entière, se hissant lentement, et avec quel panache sur l'étendue immaculée de la grande prairie. Les cristaux de neige scintillant sur les vitres. Formes géométriques et parfaites des flocons.  C'est trop mes amis, je me meurs!!! Aaaaaaargh...  Je suis profondément nostalgique comme être humain. Pas passéiste hein! Non, mélancolique. Pas tuberculeuse non plus, ni Proustienne. Plutôt Vladimir Jankélévitch dans le style. Profondément travaillée par l'irréversible....

Bon, je vous laisse avec ça:

 "Le silence est une contemplation clandestine qui, comme la nuit, suspend les occupations bavardes du jour, met un frein à l'éloquence des rhéteurs, impose une sourdine à la frénétique agitation du monde." (Jankélévitch)
Cette phrase me va. Et comme j'oscille entre logorrhée et mutisme, je vais en prendre de la graine. (pas moyen d'être au milieu de quelque chose, c'est dingue quand même...La mesure Agnès la mesure...  Faut toujours que je me situe aux extrêmes, aux antipodes... mais c'est un autre sujet...)


La vie m'attend de pied ferme avec son pouce dans le bec.

Bises à tous sauf aux grippés (pas folle non plus)

Blabla- toquée!

7 commentaires:

Nat Guillebert a dit…

du blanc au bleu, le moral est revenu...

J'ai mis en pause mon Mac qui hurlait du Bashung pour ta phrase de silence. Ahh le silence, mais bon la vie hurlante est là...

bises

nat

blablatok a dit…

coucou nath!

oui, oui, le monde hurlant est là, mais il ne coûte rien de faire un pas de côté, par esprit de contradiction, et pour le plaisir... Le bleu est ma couleur de profundis. Quand j'en met j'ai l'impression d'être Mozart avec la mer déchaînée autour de moi, ça absorbe mes vagues à l'âme. Et le vert me régénère.

Zibou

blabla

blablatok a dit…

quand j'en metS (ooops)

Nat Guillebert a dit…

t'as une sacrée théorie des couleurs...

ici c'est gris, si si ça existe dans le Sud...

Nat sans H

blablatok a dit…

oooops, sorry pour le H.... Oui, j'aime les théories farfelues de tout poil! Non mais, l'Art de la couleur, de Johannes Itten, j'adore....

Nat Guillebert a dit…

Johannes Itten, né le 11 novembre 1888 et mort le 25 mai 1967 à Zurich???

et ben j'aurais zappris un truc...

bises à vous tous

nat

blablatok a dit…

voui voui, c'est bien lui!