lundi 5 octobre 2009

Homme


Ronron du moteur. Au chaud dans la voiture. "Barack Obama a l'air serein. Il est assis dans la grande tribune blanche aux côtés de son épouse. Il vient de se pencher vers elle, et maintenant il lui chuchote quelque chose à l'oreille. Elle esquisse un sourire. (blablabla etc)" Vous êtes bien sur France Inter, c'est le 7/10, les infos... En direct de Copenhague où le CIO va donner le nom du pays vainqueur pour l'organisation des JO de 2016...  Radio publique. C'est soft et pourtant ça me frappe. Pas de chiffres, pas d'analyse politique économique ou sociale sur l'impact de l'organisation des jeux pour tel ou tel... Non... L'homme est beau, c'est un symbole, une star.... Il se penche vers sa femme, il lui sussure des mots, va-t-il la toucher?... Le suspens est intenable... Barack et Michelle, comme des proies à nos pulsions scopiques. On épie, on guette le moindre battement de cil. Comme si, déifiés par le succès, la renommée et par la communauté des hommes on traquait en eux, désespérément, le moindre signe de leur humanité. Et ce vendredi 2 oct, aussi bien sur France Inter que France Culture, je suis frappée de ce que l'homme est au coeur des débats. Aussi bien dans la performance artistique imaginée par la chorégraphe Robyn Orlin pour les gardiens du musée du Louvre "Je voulais humaniser les gardiens, on ne les regarde jamais, ils sont transparents... je voulais aussi mettre en valeur toutes ces petites choses qui nous échappent" confie-t-elle au micro de Frédéric Pommier, que dans l'analyse des drames à France Telecom... "Il faut juger les entreprises sur leurs résultats financiers, payer les gens au mérite... " c'est le credo de Sarkozy qui parallèlement commande un rapport à Stiglitz pour remettre l'homme au coeur de l'économie...  En attendant, les suicides et les demandes de résiliation de contrats continuent de s'accumuler....

L'humanité des hommes nous travaille dans ce monde qui se déshumanise...

Bon, je sens que je passe pour une vieille rabat-joie ce matin mais ça m'est égal. Car profondément ça me gêne,  ça m'angoisse parfois...  Je crois qu'il y a aussi une place pour la réflexion, pour les plus faibles , pour les moins beaux, pour les échanges non marchands, pour la vraie fraternité.

Régis Debray pose bien cette problématique de la fraternité dans son dernier livre.

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