mercredi 16 mars 2011

Je glisse ma main sous son tee-shirt et je caresse son dos tout chaud en murmurant "c'est l'heure mon crapaud à la noix de coco, il faut se lever"... Chaque fois il me demande désespéré pourquoi je le réveille si tôt; se roule en boule et rassemble ses jambes allumettes sous son torse recourbé en position de prière à l'oreiller et à la nuit qu'il doit quitter. C'est dur d'être un loir quand on doit aller à l'école. C'est une épreuve. Alors il grimpe sur mon dos dans un rituel établi, accroche ses petites mains à mon cou, colle sa tête dans le creux de mon épaule et se laisse bercer jusqu'au canapé gris. Je le dépose. Il me dit qu'il a froid. Je l'enroule dans un grand pull ou un plaid et je commence les chocolats chauds.
-"Maman tu sais, au fil du temps, il y a des bouts de soleil qui se décrochent et qui tombent dans l'atmosphère..."
C'est bon... Les connexions neuronales sont enclenchées. Marin tintin commence sa journée.


Armel, debout aux aurores, comme toujours le premier, est très préoccupé par ses bulbes qui commencent à germer. Il va falloir les planter. Puis il va observer par la fenêtre l'état de ses boules de graisse spéciales mésanges. Ce qu'il fera à midi et au goûter aussi... Il est allé chercher le journal. A commencé à le lire et nous informe de l'avancée de la catastrophe au Japon. Ce drame le traumatise très fort. Hier soir il pleurait. Prendre conscience de la finitude de façon aussi violente c'est pas facile pour un petit garçon de 8 ans.


Et la petite cacahuète débarque avec clown dans la main et le pouce dans le bec. Avec sa bouille d'angelot des Alpes qu'on a envie de dévorer de baisers. Dieu que cet enfant est charmant (en apparence au moins, je ne suis pas dupe). Ses yeux m'implorent... Sa bouche s'étire dans un sourire dévastateur. "S'il te plaît maman, je t'en supplie, dis oui, je voudrais tellement, rien que pour une fois.... aller à la garderie"
J'obtempère  si il n'y a que ça pour le combler! Soit!
Il se dirige vers le garde manger, se prend quatre chocos BN, file à la cuisine les emballer dans du papier allu, se saisit du cartable offert pendant les vacances par Caroline, glisse son gouter dedans, et encore en pyjama le met sur ses épaules avec une fierté infinie. Tu sais maman, quand tu seras vieille et que je serai un humain, je t'aimerai encore. J'adore qu'il se trompe et dise un humain au lieu d'un homme. 


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