lundi 9 novembre 2009

Quand rien n'est sûr...

"Je connais la technique, ça ne veut pas dire que je l'aime. Quand je me rends compte qu'aujourd'hui tout est filmable, que toutes les images sont possibles grâce aux effets spéciaux et à une technique toujours plus performante, je n'ai qu'une envie, regarder les gens simplement, à hauteur d'homme. Ce qui est terrible actuellement, c'est cette assurance qu'apporte la technique. Le beau c'est quand rien n'est sûr. Et quand rien n'est sûr, il faut faire un effort sur soi pour arriver à quelque chose ...."

Cette interview remarquable, par Eric Libiot* de Gérard Depardieu m'a trotté dans la tête tout le week-end. Parce que je me pose les mêmes questions et que l'omniprésence/potence de la technique et (ou) des techniciens dans ce monde me plonge dans un abîme de scepticisme. J'aime aussi l'idée que rien n'est sûr. L'idée d'une fragilité, l'idée du doute.... Un monde hyper pixellisé est un monde d'une froideur atroce. On est dans l'hyper-réalité et la toute puissance d'un monde entièrement fabriqué. Sans flou, sans zones d'ombres, sans poésie, sans plus rien à deviner. Je comprends moi cette envie, ce besoin de se mettre à hauteur d'homme, parce que la seule vraie richesse, (on n'a pas inventé mieux), c'est l'âme qui vibre dans chaque être autour de nous. Découvrir la singularité de nos semblables, partager leurs émotions, vibrer à l'unisson des différences... Oui mais pas dans l'uniformisation visuelle ou de pensée à laquelle la technique nous contraint finalement.


*Rédacteur en chef de la section culture à l'Express.

1 commentaire:

Beelbee a dit…

Entièrement d'accord avec le beau Gérard.