dimanche 5 décembre 2010

Cours de natation.


Mais qu'est-ce-que tu crois? Hein? Tu crois quoi? Tu penses que la terre va s'arrêter de tourner pour toi? Tu crois que tes pensées sont magiques? T'as gardé ta baguette de Cendrillon sous ton oreiller c'est ça? Tu claques des doigts et tes désirs prennent chair? Le cosmos s'agence autour de ton nombril? T'es pas au courant? Tu supportes un brin la frustration? Tu penses aux autres un peu? Jamais? Quand tu te maquilles c'est pour le pape? Et l'infini que tu déploies en plissant les yeux? Et le réel charbon qui se consume dans le poêle? Et tous ces rires que tu ne peux pas attraper...
Il fait trop chaud ici. Je transpire. Les gens se disent bonsoir en maillot de bain avec leurs lunettes de piscine. NE COURS PAS. C'est glissant.
La vie est une peau de banane sur le trottoir. Ah oui? il fait du judo? Où ça? Les enfants sont nettement plus allergiques aujourd'hui. Des allergies graves en plus. A l'arachide surtout.
Je ne sais pas si c'est Odorico qui a réalisé la mosaïque de la piscine saint Georges mais c'est beau. Donne moi une feuille. Il veut dessiner. Je déchire une page du Moleskine. Je peux bouger un peu? Gribouillis de nageurs et onomatopées. Passe moi une serviette. Elle grelotte des dents. Le bleu brille là. L'eau chlorée comme sapin de Noël. Avec les carreaux en guirlande.
Si tu avais deux cent enfants, il y aurait trop de vaisselle à faire et la table serait trop petite.
Comment ne pas se décourager parfois? Comment?
Respiration marine. Une brosse à cheveux sous ma cuisse nue. Epiderme agacé.
Il est rentré. Me raconte sa rencontre avec Isabelle Autissier. Une femme vraie. Ecorchée. Rugueuse.
Le feu est éteint. Le bruit du sèche linge et les ronflements sonores de B. Je vais me coucher. Et retrouver la force de rire de moi de nouveau. Demain.

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