mercredi 28 octobre 2009









Tu me dessines un petit hérisson? Et ça c'est un planeur? T'as vu ma collec de Science pour Tous? OOOOh mais il fait bouger la table tout le temps... Tu arrêtes de copier sur moi j'ai dit. Je veux le jaune, qui a le jaune? Bon et tu le remets dans la boîte parce que j'en ai très besoin. Où sont les clés de la voiture? Et ça te va si on recouvre cette chaise avec ce tissu? Tu vas au marché? Où est le livre sur les dragons? C'est qui Bartabas? Le feu est entrain de mourir maman... Tu peux corriger le premier chapitre de mon livre? (elle écrit un livre.....) Je peux avoir une clémentine? Taisez-vous les autres j'ai envie de me concentrer (non mais c'est vrai quoi...) Et toi, je te transforme en vache, et toi en requin... Oskar tu sais ce que c'est la poupe? Et la proue?
Tu viens à la librairie avec moi? Au fait maman, on n'a pas assez déjeuné ce matin... J'ai faim moi.... Ah non... Le magasin du petit dej ferme à 10h00... Caprice. Au coin. Je m'en fiche du coin.... (on voit juste le nez qui dépasse....)


Bises!

lundi 26 octobre 2009

Eux

A chaque fois c'est pareil... Eux qu'on a tant de mal à tirer du lit pour aller à l'école, eux qu'on ménage, eux pour qui on déploie des trésors de ruse et de patience pour éviter un lever du pied gauche avec soupe à la grimace toute la journée, oui... EUX sonnent le clairon aux aurores pendant les vacances. La horde se lève tambour battant. Pleine d'inventivité et d'allant. 7 heures pétantes. Tout le monde sur le pont! Y en a un qui a inventé une banque (avec des vieux sous et des bouts de papier) un autre qui termine un magnifique éléphant dans la jungle indienne, une qui brise des cageots pour démarrer le feu, un troll qui tourne autour des autres en agitant son chiffon rouge (ce qui a pour effet de transformer les autres en taureaux aux naseaux fumants). Et tout ça, jusqu'à 7h30... Et moi, dans mon lit, j'entends la rumeur qui gronde, les cris étouffés, les fous rires, les poursuites et je me pince. Non mais dites moi que je rêve... Maaaaaaaman c'est quand qu'on déjeune?????? Je soulève une paupière, puis une autre... Il fait encore nuit. C'est quand qu'on dééééééééééjeune?????? Ok... Ok.... Radar branché, sonar aussi, casque anti-bruit, je sors du lit. Une sirène hurlante de police déferle dans le couloir du bas... Je vais avoir du mal à rester calme... Allez allez... On s'en va à la Baule chez les cousins... Respire ma grande... Ils vont bientôt s'ébattre et hurler dans les bois, se crever à la piscine au toboggan jaune, rentrer fourbus, claqués...

Je file rassembler les bottes, les gros pulls et les affaires de toilette! Bonne journée!

Bises et à mercredi!

dimanche 25 octobre 2009

Jaguar


ça se mange des steaks de jaguar?

Ce matin




Ce matin, le jardin suinte....

samedi 24 octobre 2009

vendredi 23 octobre 2009

Russitude


Si tu devais définir la Russie en trois mots.... Tu dirais quoi maman? Entre la poire et le gratin de légumes... Alix... Madame Le Mer, notre prof de russe nous a demandé de poser cette question à nos parents... Merci madame. C'est génial! Sans rire. C'est génial comme question. On a joué le jeu, on a tous répondu, chacun son tour... Russe... Russie... La sauvagerie, forcément. L'intelligence, forcément aussi. Et l'immensité de l'espace. Du paysage... Et mon cerveau comme souvent s'est mis à bouillonner... On ne peut pas du tout contenir russe en trois mots, aussi vastes soient-ils... Aussi larges soient les horizons qu'ils ouvrent...
Russe... Les consonances affluent, Chouchounova, Natalia, Neva, Natacha (j'aurais dû m'appeler Natacha si mon grand-père polonais,Wladyslaw Ziminski, pourtant né à Moscou et dont le père était officier dans l'armée du tsar, n'avait catégoriquement interdit à mes parents de me donner un prénom russe) Une ribambelle de noms, de mots, d'images me viennent, emboîtés les uns dans les autres comme les matriochkas. Sergueï Prokofiev... C'est lui qui m'a donné mes premières émotions musicales avec Pierre et le Loup (raconté par Gérard Philippe), c'est une madeleine de Proust ça, trempée dans le tourne disque des parents au fond de l'armoire à manteaux... Depuis, j'ai découvert le 1er concerto pour violon dans la version d'Igor Oistrakh et Rozhdestvenski... Igor Stravinski, Rostropovitch, Sviatoslav Richter, Tugan Sokhiev... Me viennent aussi des images de barbarie, le profil sec de Lénine, la moustache de Staline, le petit père des peuples. La statuaire, le gigantisme, le culte de la personnalité, le marxisme, la realpolitik, l'excès, la place rouge, le kremlin,les hommes politiques embaumés à leur mort,la famine, le gel, les méchants dans James Bond, le KGB, la guerre froide... Les 3 G : la Glasnost, Mikhaïl Gorbatchev et Andreï Gratchev son porte parole (interviewé avec Patrice dans le lounge d'un hôtel)... Et encore le bolchoï, Mikhail Barichnikov, Rudolf Noureev, l'alcool de pomme de terre, les hommes qui s'embrassent sur la bouche, le tsar,la révoltion d'Octobre, Léon Trotsky... Einsenstein et le Cuirassé potemkine (le premier film que maman m'a emmené voir au ciné club de l'université ... Autre madeleine dégustée sur les sièges en bois de l'amphi de la fac de sciences) Il y a aussi l'Hermittage, Saint Petersbourg, Chaim Soutine, les clochers à bulbe, l'alphabet cyrillique, CCCP, URSS... Je date d'avant la chute du mur de Berlin. J'y suis allée avec Jocelyn, un ami, en juillet 1989... Russe c'est ça aussi pour moi. Mirador, barbelés, béton, Pologne en état de guerre, architecture soviétique, pénurie organisée, censure, brutalité... Sibérie, Soljenitsyne...
Aujourd'hui je pense à la vulgarité des nouveaux milliardaires qui colonisent l'europe occidentale, à la prostitution de luxe,à la mafia, à Anna Politkovskaïa, à ces femmes infinies, grandes et bleues, tellement saillantes... Natalia Vodianova nouvelle icône de la mode... Les icônes aussi, l'encens, l'orthodoxie, la station mir, Youri Gagarine, Karpov et Kasparov ces deux génies des échecs, Igor et Grishka Bogdanov dans un autre registre... Je ne peux pas contenir le mot russe... C'est incommensurable... C'est prendre un bain brûlant dans une baignoire en bois avec une louche de caviar par moins trente dehors avec le soleil qui se couche sur le lac Oniego... C'est les moines de Zagorsk, les choeurs de l'armée rouge.... Les uniformes... C'est trop. Mon post ne peut pas s'arrêter. Parce qu'il y a la littérature. Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski, Gogol, Pouchkine, Andreï Makine, Sophie Rostopchine (*), la branche russe de la famille de Véra Michalski. (je l'ai rencontrée à Paris, pour la photographier... Une femme insondable...) Insondable comme ce pays continent, traversé de furie, de larmes et de sang.
Rouge. Ce sera mon mot de la fin. (avec un peu de jaune).

Bonnes vacances et à bientôt mes blablatokés.... C'est-à-dire à un petit rythme pendant la pause de la Toussaint...

(*) géniale biographie d'Hortense Dufour chez Flammarion, 1990.

PS, Au jeu des trois mots, Beau, notre fils américain a répondu vodka,vladimir et militaire. Paulina, notre fille polonaise a répondu communisme, tsar et caviar.
Du coup on a joué à ça pour Etats-Unis, Beau a répondu mac donald's, prep schools et american football, Paulina a dit les routes et le monde de la voiture en général, le fast food et la toile denim.

jeudi 22 octobre 2009

Cécilia Bartoli, la révélation



Quand je découvre quelqu'un et que c'est de l'ordre de la révélation, ça me rend toute chose. Cela m'arrive peu souvent. Ce sont de grandes rencontres... On en fait peu dans une vie. Mais, on SAIT, quand on en fait une. Des gens qui peuvent changer le cours de notre existence. En changer la couleur, la tonalité. Nous ouvrir à nous mêmes sous un angle jusqu'alors inconnu de nous. Pourvu qu'on veuille bien, comme toujours, être à l'écoute du monde, des autres, de ce qui nous entoure. Percevoir le rien dans le tout. Et inversement. Cécilia Bartoli vient de changer ma vie.... Je suis inconditionnelle. Je suis en mode non-stop depuis dimanche.... Merci Olivier Bellamy. Quand je pense que j'ai vécu jusque là en passant à côté d'elle... Elle qui me chavire, me renverse, me transforme...
Sa vitalité, sa grâce, sa sensualité, son énergie, sa fougue, son appétit, sa poitrine généreuse, ses longs cheveux ondulés, son timbre, son vibrato, son expressivité, ses gestes... Cette femme est habitée. Elle est tellement qu'elle déborde. Elle déborde par la voix, par les yeux, par la langue, la bouche... Un petit bout de femme. Pas dans les standards de beauté. Pas conventionnelle. Et pourtant elle est au firmament.  Très très haut. Dans l'émotion, si un nom me venait sans réfléchir, comme ça, je dirais Maria Callas... Une texture unique. Entre toutes reconnaissable.
Je suis envoûtée au sens des contes de fée. Sous le charme. Sa voix m'élève vers de l'impalpable, vers de l'ineffable. La grandeur m'aspire, me tire vers le haut. J'ai besoin d'être la petite d'un plus grand que moi. Parce qu'on ne se nivelle pas par le bas. Et que la beauté quand elle atteint l'universel, parle à l'homme avec un grand h. Elle dit, au micro de Vincent Josse, a propos de la musique baroque, que ça parle tant aux gens parce que c'est une ligne musicale "souple et simple".... Souple et simple... Allitération en p... Labiale... Souple et simple... Comme la ligne d'un vêtement. Fluide.  Porter la voix de Cecilia comme un vêtement à l'âme... ça y est je décolle! Je vole mes blablatokés! Malraux disait qu'un chef d'oeuvre c'est d'abord une rencontre... Alors je peux dire que j'ai rencontré Cécilia.

* voir aussi le lien dans ce post, c'est magnifique.




mercredi 21 octobre 2009

mardi 20 octobre 2009

Cheval




photos Caroline Guillard.

Chaton


Endormi assis auprès du feu....

Je ne m'en lasse pas


Euh, t'es sûr que tu veux aller chez les croisades?  Parce que c'est un peu dangereux... Là tu voyais un immense pont qui peut pas tomber. Je suis coincée, au secours. Je suis là ma chérie... Là c'était la maman, elle avait un bouclier et un casque. ça va ma chérie? oui merci! Qu'est-ce-qui t'es arrivé? Je suis tombée d'un toboggan trop glissant. Et là on disait qu'elle savait faire du cheval allongée. Et là on disait que j'étais ton gentil géant qui t'apportait des pierres pour construire ton mur. Et moi, mon cheval il faisait de l'escrime. Oui, mais il trottait super vite. Et là tu voyais un avion qui atterrissait sur ta mère (!!!) Là tu la voyais pendue comme Tarzan ta mère ok? Et le géant la mettait dans ses mains pointues et crochues. Et le père était perdu. Et là tu voyais des voitures de secours? Le père avait pris sa nouvelle voiture qui vole. Et là tu voyais ton fils qui était à l'école. La maîtresse avait dit de faire un beau dessin. Paul? tu-as-pas-écouté-ce que-je-t'ai-dit-de-faire; C'est trèèèèès beau ça, c'est ton drapeau d'Angleterre? Là c'était l'heure des papas et des mamans. Non, moi je voulais rester à la garderie. Et si tu ne m'obéis pas Paul, je vais te donner une fessée carabinée. Et là, c'était le mauvais soleil qui se levait. Celui qui fait tomber sa pluie. Et qui se lève du pied gauche... Et quand on sera mort, les océans déborderont. Oui, mais quand le soleil engloutira la terre, les océans pourront l'éteindre en fait... Donc il nous brûlera pas.

Le support: un playmo, deux voitures, un petit cheval.... Et je ne vous fais pas les bruitages, ni les contorsions, les positions abracadabrantes et les fous-rires. 

lundi 19 octobre 2009

Forêt


Le soleil fait du rase motte sur les champs de maïs secs et roussis. Cecilia Bartoli à fond dans la voiture. La horde pense aux bolets qu'elle vient de ramasser en forêt. Branches mortes, feuilles fauves, châtaignes à foison. Pommes de pin, mousse, aiguilles. Les pas s'enfoncent dans l'humus spongieux. Les enfants en file indienne, à l'affût. Une amanite phalloïde et c'est le spectre de la sorcière de Blanche -Neige qui les poursuit. Peur et plaisir mêlés,  "on peut s'empoisonner, et mourir pour de vrai"... Et celui-là il est comestible? Plus on avance plus la promenade prend des allures d'expédition. Les bras chargés de trésors qui piquent pour fabriquer des dinosaures avec Jacqueline... Des traces de chevaux dans la boue, et ça, c'est un pied de cerf? de sanglier? Soudain un hurlement. "Des giiiiiiiiirolles! J'ai trouvé des girolles" L'excitation est à son comble. Quelle chasse mes amis! Il y a une certaine magie en forêt à la tombée du jour. Nous sommes seuls. Plus un chat à la ronde. Les promeneurs du dimanche ont regagné leurs pénates. La tribu rêve de feu de joie et de cabanes. Dans la petite ferme à côté, la fumée sort du conduit de cheminée. Seul Oskar voudrait bien rentrer. Une petite trouille vient lui tortiller les boyaux. Entre chien et loup, quand les branches des chênes se transforment en bras crochus, les petits garçons ont une soudaine envie de rentrer à la maison... Mais les ours dans Boucle d'Or ils sont gentils, hein maman? Mais oui, ils l'aident à retrouver son chemin mon chéri....

vendredi 16 octobre 2009

Aurore


Hier, en rentrant-tard-du cheval, je visualisais mentalement toutes les actions que je devais enchaîner jusqu'à la position allongée in my bed, le sourire béat sur les lèvres. Sortir de la voiture bien chaude (très dur), pousser la porte d'entrée (instant décisif), trouver la pagaille, la maison en ruines, suivre les déguisements à la trace pour retrouver Esteban, Petit Pied, Mendosa, la princesse machin chouette et le chevalier truc. Doucher tous mes héros, retrouver les pyjamas dans le garde manger, les chaussons dans le frigo et les cartables sur le toit. Or, à ma plus grande surprise, un calme proche de la perfection régnait (mais ce n'est pas toujours très bon signe). Beau aux fourneaux avait préparé le repas pour 11, Paulina était allée faire quelques courses complémentaires, Alix avait mis le couvert, la horde était propre ET sage, les devoirs étaient terminés. Le feu avait été entretenu. Les fringues n'étaient pas suspendues au lustre, un semblant d'ordre et de paix émanait de l'endroit qui se trouve être ma maison. Et comme ce n'est pas la première fois que ça se produit, je me disais intérieurement que ce qu'on dit, ce qu'on rabâche, parfois ça finit par rentrer. Mine de rien. Quand même. Et là, on est tout surpris et fier. Il ne faut jamais désespérer. L'aurore arrive après la nuit, la lumière après les ténèbres. Mes frères... (hé hé!!)

bonne journée les blablatokés et à lundi.

Dessin Dany Roberts.

jeudi 15 octobre 2009

Feu

Ce matin, départ en vrac. C'est quand l'heure d'hiver? Non parce que là, les aiguilles du réveil trottent si vite que je ne tiens plus la distance. Je me rêve en Charlot dans les Temps Modernes, coincée dans les rouages d'une immense horloge dont je pourrais arrêter le mouvement. Un blanc. Un événement inédit, on nous annonce que le temps s'est suspendu... Bon, et sinon, je me disais que le pouvoir apaisant du feu est impressionnant quand même. Le poêle n'était pas en route au réveil de la horde et ils étaient tout décontenancés. Pas de flamme, pas de chauffe fesse, pas de ronron qui berce, pas de braises qui pétillent... Du coup, ils ont mis en oeuvre leur sens inouï de l'imagination pour créer de l'ambiance... Différemment... Ah les loustics. Et le feu, quand il y a le feu, ils sont calmes. Collés les uns aux autres comme des chatons à leur mère. Le pouvoir du feu. Fascination, destruction, purification, cuisson, chaleur... C'est pas pour rien non plus que les trois quart des petits garçons se rêvent pompiers.. (ou éboueurs ok...). Ben, c'est tout. Le feu dans la cheminée ça me plaît bien! C'est la concentration des gens autour aussi que je trouve chaleureuse. Le feu met le contact. C'est une présence, vivante... Qui laisse une délicieuse odeur de fumée. Elle me plaît à moi l'odeur du feu. Et quand j'entends "oh ça sent bon maman, t'as fait un feu!" je me dis, que j'ai au moins transmis un truc positif à ma descendance!

Bonne journée!

mercredi 14 octobre 2009

Bauxite


Ils sont tous là, agglutinés autour du poêle à bois, à se chauffer les ptites fesses en laissant leurs rêves s'évanouir doucement dans la fumée du cacao chaud.... Soudain, un oeil de lynx repère le "tacalogue" Lego 1986 qui traîne sur un bout de canapé (c'est quand même dingue ce qu'ils arrivent à me dénicher de je ne sais où).... Ruée générale de la gent masculine... En un éclair, les trois mousquetaires échangent remarques, conseils, avis de pro et autres commentaires sur LE modèle qu'ils veulent téquélomander à noël... Sur un catalogue périmé ça va être un peu chaud , mais bon, Lego c'est vieux comme le monde...
Esske cette loco j'ai le droit? Et moi ce bateau de pirates? Non pas un bateau de pirates, on en a déjà un. Oui, mais il est tout bouzillé... Non, chui sûr qu'on peut retrouver les morceaux qui manquent au grenier. Le recycleur casse la joie du Marin qui se rêve déjà en Jean Bart.... Bon, tant pis, j'ai qu'à changer de rêve il se dit (de toute façon, lui, c'est pas l'imagination qui manque... Il faudrait même voir à lui remettre les écoutilles sur terre parfois...) Alors??? Ce circuit? OOOh ouais, trooop bien... Maman? (un ton illuminé!) Regaaaaaaaarde!.... Le chef de la bande, Armelus premier vient de se plonger dans "Toute la nature", encore un vieux bouquin... Tu crois que si je creuse dans le jardin je peux trouver des obsidiennes ou de la bauxite? Oui... du minerai d'uranium aussi tant que tu y es... Et là on devient super riches et on aurait tout d'un coup plein de nouveaux copains barbus avec des jolis fusils comme vous aimez les gars. Sauf qu'ils n'auraient pas de fleurs ceux-là... Ce seraient des copains qui viendraient surveiller notre joli jardin pour nous rendre service. Oh le plan... "Bon, je me mets au boulot dès cet aprème" il me fait mon fils... Au secours... Non...

mardi 13 octobre 2009

La cigale chantait, pendant que je ronflais

Et voilà.... J'ai raté LE concert de ma vie à la Cigale hier.... Fans triés sur le volet, encore et toujours du pipole, et une set list à tomber raide... Je suis comme à 19 ans. Veeeeeeeerte. Chui VERTE. Là, dans ma petite ville sypmpatoche, je lis les mails des zamis qui se sont pris 3 heures de miouzic dans la tête, avec à tout casser 1000 personnes.... Allez, Agnès, smile.  C'est pas la mort hein de rater un concert privé.... SIIIIIIIIIIIIIIIIII justement c'est la fin du monde..... Parce que si on n'a pas des moments un peu surnaturels dans la vie pour nous infuser du rêve, de l'énergie, de la vibe (comment je parle ce matin....) eh ben y a plus qu'à rentrer dans les ordres. Chui dèg. Je vais me mettre au chômage mother technique. Nooooon je peux pas!!!!!!!!! Je suis une adulte maintenant!!!!!Hein tu es une adulte ma grande? Mais oui! Et être adulte c'est quoi??????????? C'est se dire qu'on fait pas que ce qu'on veut dans la vie. Pourtant je passe mon temps à rabacher ça à mes frimousses, mais moi parfois ça veut pas rentrer...You see?
CHUI énervée ....... Même respirer à fond ça me détend pas!!!!!!!!!!!!!!! Des zuiles essentielles? Un massage facial? (non, en fait c'est cardiaque là qu'il faudrait)... Une retraite dans un monastère? Une douche froide? La camisole? M'extasier à la bouddhiste "ôôô la jolie petite feuille comme elle est jolie, oôôô le joli rayon de soleil comme il est lumineux et comme il éclaire mon coeur.... "Ralala.... ça ne marche pas ce matin. Rien ne marche. Ben, je vais aller vider le lave vaisselle, ça va me faire réfléchir sur ces mille petites choses épanouissantes qui remplissent une vie de femme. Et je vais ouvrir ma bible à la page: la colère c'est vain, tu n'es qu'une misérable sous-chose arrête de te plaindre et mets toi dans la lumière divine... (ouais ouais, j'y vais, minute)....

lundi 12 octobre 2009


Et là, le cheval chéri d'Oskar a fini son assiette, lui, pas comme d'autres.... Et à ce propos, je signale l'expo de Vanessa Von Zitzewitz au petit palais sur "Les chevaux du Qatar" (mais en matière de chevaux je ne suis pas très objective...)

Prince au Grand-Palais

Minuit et demi. Je shoote dans les feuilles mortes qui tapissent le boulevard Raspail. Je viens d'enfiler le pont Alexandre III et le boulevard Saint-Germain. Je ne sais pas comment... Je n'ai plus de jambes, plus de reins, plus de dos. Je suis funky fourbue de bonheur... Station debout. Arrêt musique non-stop. Prince au Grand-Palais dimanche. J'ai plus vingt ans hein! Mais c'était divin.... Après le concert de 17h, à côté de Christophe et moi, Mathilda May discute, tranquille dans le flow de la foule. Y avait du pipole à la pelle... Nous on était au pied de la scène, pas dans les gradins du gratin. Le grand palais comme ça, de nuit, éclairage de fou, c'est magique. La voûte, le verre le métal... A un moment, ça vibrait tellement les basses là dedans que je me suis demandé si tout n'allait pas s'écrouler sur nos têtes.... Au loin, la Tour Eiffel a dû trembler à l'unisson... Après un événement comme ça, on flotte. Il faut un temps de latence pour reprendre pied avec le réel. La pluie et le petit vent du soir remettent les idées en place.
La reprise par le nain pourpre de long train runnin' des doobie brothers électrise le public... Without love, where would you be now?

Bonne question!

bises

vendredi 9 octobre 2009

La pomme

Aille ame ouédy. Tu'n awound... Touch the gwound... Naaan, c'est pas comme ça qu'on prononce Armel. Mééé elle m'énerve, mon maître il a dit que c'était comme ça... La grande est formelle, le frère a un accent de vache espagnole. L'experte c'est elle. ça se discute pas, on n'est pas chez Delarue ici. Du coup, il veut plus ses céréales, ni sa tartine. Du coup le petit les récupère en douce.... IIIIIILLLLLL me prend mon petit dèj que j'avais même pas fini... Mais t'as dit que t'en voulais plus..... A ce stade là, j'ai déjà mis mon casque anti-bruit et je suis en lévitation au dessus de la table de la salle à manger. Plus légère et insouciante qu'un ballon de foire gonflé à l'hélium. Tu sais pas comment on fait les bébés demande le petit à la grande, tout bas pour pas que j'entende... Eh ben on rentre dans un jardin meeeeeeerveilleux, on approche d'un arbre, on croque une pomme et après, on va chez le médecin... Purée.... je ne connais pas ses sources à mon asticot mais c'est du solide ça. On m'informe (mon fil AFP) que c'est dans le Tom-Tom et Nana de la veille... C'est madame Poispois qui dit ça. Ouf, on a eu chaud...

Sur ce bises à tous et trèèèèèèès bon week-end!

jeudi 8 octobre 2009

Consommation

Il fait lourd, c'est dingue ce qu'il fait lourd... Et humide. Corvée de chaussures à Décathlon en cette fin de mercredi après-midi. Partout les enfants s'agitent. Ici ça hurle, là ça chouine, là elle fait un caprice, ici il fait tomber un pile de cerceaux... Les miens sont en bottes de pluie. Parce qu'il a plu d'abord (c'est rationnel comme explication) et puis parce que ça s'enlève et ça se met vite et que s'il faut essayer dix paires avant de trouver la bonne, autant abréger mes souffrances.

Donc... Marin en chaussettes sur une trottinette d'enfer (avec deux roues derrière sur une sorte de plateforme qui pivote) fait des figures de free style, Armel joue au mini foot, et Oskar cherche à se hisser sur le cheval immense en plastique. Moi, avec mon panier bleu à roulettes (les roues se coincent toutes les trois secondes) qui erre, harassée, dans les rayons. Les joggings, les ticheurtes et les baskets.... J'entends un cri suraigu de temps à autre.. Marin épate la galerie avec son engin et a déjà un fan club... Armel en sueur en est à son dixième but contre Gourcuff, Oskar est à l'état liquide. Il est mort de fatigue et se jette par terre en hurlant parce que je refuse qu'il prenne une balle de ping-pong écrabouillée rose fluo.  Pourquoi moi?

La consommation de masse n'est pas un univers pour les enfants. Ce n'est pas un univers tout court. Comment font les gens pour s'y promener, y flâner? En famille... Je ne comprends pas... Du bruit, de la musique à fond, des écrans, des tonnes de trucs à acheter partout où les yeux se posent. Et toi qui dis "non, pas ça" non pas ci", "ça on n'en a pas besoin", "ça non plus"... Et la petit lampe de poche là, elle est trop super et ce chronomètre, m'man, steuplé... Les gondoles installées près des caisses seraient un sujet de thèse à elles seules... Allez, j'arrête de râler, mais la perspective de laisser à mes enfants un monde de parkings, d'entrepôts, de ZAC et de gaspillage parfois me fait frémir.

mercredi 7 octobre 2009

Le pont de Saint-Nazaire


"Il me démange son dessin, maman... tellement il est beau que je voudrais le montrer à Jacqueline". Oskar, en admiration devant le pont de Saint-Nazaire de Marin...

Allergique

T'as mal à la jambe? Ouais... bon, attends, je vais appeler le dentiste... Mais noooon pas le dentiste... Là tu disais ouille aïe. Tiens prend les béquilles, et t'as le droit de me tenir le ticheurte pour avancer. Alors là on arrivait dans la salle d'attente. Bonjour monsieur, mon fils vient de  se faire écraser la jambe (c'est Oskar le père). Le fils gémit là. (c'est Marin). Le docteur observe l'étendue du désastre, concentré (Armel) et pose un diagnostique formel: il faut amputer. Le fils ordonne qu'on lui rendre ses béquilles là et que en fait on aurait dit que sa jambe allait mieux. Il  cale sous ses aisselles deux bâtons et boitille comme un vieux poilu vainqueur de Verdun... Dénichée au grenier, une boîte de jeu d'échecs, matelassée de velours rouge sert de trousse de secours. Vis, clous, tournevis font office de piqûres et de scalpel... Bon là y a un conflit pour savoir qui veut bien être le papa en fait. Marin se dévoue. Et on disait qu'on jouait au vétérinaire. Que ce serait mieux. Et les doudous seraient les animaux. Et là Marin il dit un truc: en fait madame le vétérinaire, je vous apporte mon doudou car il a un problème, il est allergique aux enfants. ça lui pose un problème ça à la véto. Y a pas de trucs homéopathiques contre l'allergie aux enfants.... Gratte gratte. ça réfléchit dur là haut...  Du coup Marin s'en va. Il veut plus jouer. Il part fabriquer des pièces et des billets pour sa banque de police. Ok. Les autres veulent bien. Oskar serait un doudou qui s'appelerait Petit Bleu. Et Armel serait la nounou du véto.... Les relations entre les protagonistes deviennent complexes et protéiformes, le narrateur ne suit plus la trame du récit... Il y a trois ou quatre niveaux de lecture là, je m'y perds... Il est temps de se retirer et de se mettre aux fourneaux. (si si ma cuisine est en terre battue avec un feu de bois et j'ai un fichu sur la tête). Dans un instant, Marin part croiser le fer avec ses petits mousquetaires de la garnison.... Au loin j'entends la nounou du véto qui finalement distribue les tickets de cantine... Et Oskar précise que c'est petit BLé qu'il s'appelle et pas BLEU. Et ils seraient collègues de travail maintenant....

lundi 5 octobre 2009

Homme


Ronron du moteur. Au chaud dans la voiture. "Barack Obama a l'air serein. Il est assis dans la grande tribune blanche aux côtés de son épouse. Il vient de se pencher vers elle, et maintenant il lui chuchote quelque chose à l'oreille. Elle esquisse un sourire. (blablabla etc)" Vous êtes bien sur France Inter, c'est le 7/10, les infos... En direct de Copenhague où le CIO va donner le nom du pays vainqueur pour l'organisation des JO de 2016...  Radio publique. C'est soft et pourtant ça me frappe. Pas de chiffres, pas d'analyse politique économique ou sociale sur l'impact de l'organisation des jeux pour tel ou tel... Non... L'homme est beau, c'est un symbole, une star.... Il se penche vers sa femme, il lui sussure des mots, va-t-il la toucher?... Le suspens est intenable... Barack et Michelle, comme des proies à nos pulsions scopiques. On épie, on guette le moindre battement de cil. Comme si, déifiés par le succès, la renommée et par la communauté des hommes on traquait en eux, désespérément, le moindre signe de leur humanité. Et ce vendredi 2 oct, aussi bien sur France Inter que France Culture, je suis frappée de ce que l'homme est au coeur des débats. Aussi bien dans la performance artistique imaginée par la chorégraphe Robyn Orlin pour les gardiens du musée du Louvre "Je voulais humaniser les gardiens, on ne les regarde jamais, ils sont transparents... je voulais aussi mettre en valeur toutes ces petites choses qui nous échappent" confie-t-elle au micro de Frédéric Pommier, que dans l'analyse des drames à France Telecom... "Il faut juger les entreprises sur leurs résultats financiers, payer les gens au mérite... " c'est le credo de Sarkozy qui parallèlement commande un rapport à Stiglitz pour remettre l'homme au coeur de l'économie...  En attendant, les suicides et les demandes de résiliation de contrats continuent de s'accumuler....

L'humanité des hommes nous travaille dans ce monde qui se déshumanise...

Bon, je sens que je passe pour une vieille rabat-joie ce matin mais ça m'est égal. Car profondément ça me gêne,  ça m'angoisse parfois...  Je crois qu'il y a aussi une place pour la réflexion, pour les plus faibles , pour les moins beaux, pour les échanges non marchands, pour la vraie fraternité.

Régis Debray pose bien cette problématique de la fraternité dans son dernier livre.

vendredi 2 octobre 2009

Sauterelle

J'ai le coeur léger. Une vraie sauterelle sous la poitrine. ça bondit c'est tout joyeux, c'est primesautier. Je pars. Je sors. J'élargis mon champ de vision. J'aime la confrontation de mon regard à une autre réalité que la mienne. ça me met en état d'alerte. A l'affût. Je guette. C'est énergisant un départ. ça remet en cause et ça remet en place...  Et puis je n'ai pas de valise à faire. Pas de tracé. Pas de plan. Je pars le nez au vent. Et je reviens lundi.


Bon week-end et des tas de bises à tous mes blablatokés!

jeudi 1 octobre 2009

Grasse mat'


Les grasses matinées du mercredi n'ont rien de gras.... Mais c'est un plaisir sans nom que de savourer son état d'éveillée (le prince Siddhartha peut aller se rhabiller) à moitié endormie sous la couette avec la nuit qui s'efface peu à peu et les contours du jardin qui se dessinent au fusain. Savourer sans avoir le cerveau en court circuit. Apprivoiser les chatons sauvages qui viennent ronronner dans mes jambes "ô maman t'es toute chaude" "ô maman t'es la plus belle de tout l'univers" (c'est gratifiant aussi parfois les garçons) et puis se mettre en état de fonctionner. Tranquillement. Sans injonction d'efficacité immédiate.  Quand je pense qu'une fois, une bonne amie pourtant, me téléphone vers 10 ou 11h et me lance, toute fraîche "je ne te réveille pas au moins?" Hallucinant.... Je crois que ma dernière vraie grasse matinée remonte au pré-cambrien. C'est à dire qu'elle est à l'état fossile.... On pourrait presque en faire un sujet de paléontologie. Non mais....
Aaaaah quoi que, pour être tout à fait honnête, lorsque je suis allée voir ma grand-mère la dernière fois j'ai dormi chez mes parents.... jusqu'à 11h20. Truc de fou (pour moi). Mais je n'y ai pas cru en fait. Sur le moment je me suis dit que le réveil était mort,  "je suis Marty Mac Fly, j'ai oublié de démarrer ma De Loréan et je vais me réveiller"... Et je ne me suis pas sentie bien bizarrement. Vieux fond de culpabilité sans doute... J'avais l'impression d'avoir perdu mon temps, j'aurais préféré qu'on me tire du lit.... Parce que du coup tu es obligée de rattraper la journée. Elle t'a devancée. Elle t'a mis trois rounds dans la tête... J'ai horreur de ça... Non, être réveillée tôt, ça me va très bien mais la bousculade m'énerve.
L'aube est un de mes moments favoris. Parce qu'elle est promesse de nouveautés, de "possibles".
Parce qu'elle sent le feu, la chaleur et le pain grillé en hiver, et qu'elle est lumière radieuse l'été. J'aurai toute ma vie en mémoire les levers du soleil à Cracovie dans notre ancienne maison. Une boule rouge rosée, énorme, d'abord à demi-pleine, puis parfaitement entière, se hissant lentement, et avec quel panache sur l'étendue immaculée de la grande prairie. Les cristaux de neige scintillant sur les vitres. Formes géométriques et parfaites des flocons.  C'est trop mes amis, je me meurs!!! Aaaaaaargh...  Je suis profondément nostalgique comme être humain. Pas passéiste hein! Non, mélancolique. Pas tuberculeuse non plus, ni Proustienne. Plutôt Vladimir Jankélévitch dans le style. Profondément travaillée par l'irréversible....

Bon, je vous laisse avec ça:

 "Le silence est une contemplation clandestine qui, comme la nuit, suspend les occupations bavardes du jour, met un frein à l'éloquence des rhéteurs, impose une sourdine à la frénétique agitation du monde." (Jankélévitch)
Cette phrase me va. Et comme j'oscille entre logorrhée et mutisme, je vais en prendre de la graine. (pas moyen d'être au milieu de quelque chose, c'est dingue quand même...La mesure Agnès la mesure...  Faut toujours que je me situe aux extrêmes, aux antipodes... mais c'est un autre sujet...)


La vie m'attend de pied ferme avec son pouce dans le bec.

Bises à tous sauf aux grippés (pas folle non plus)

Blabla- toquée!